Genève

Goudoux Manif

ven 26 avril, 19:00
Genève
#Installation

La Maison de Dorothy

jeu 25 avril - sam 4 mai
Lausanne

Happy Birthday, GT’s!

sam 27 avril, 19:00
La Chaux-de-Fonds

Bang! Bang!

mer 15 mai - sam 25 mai

Demain, et après?

En principe, il est de bon ton au commencement de l’an de prendre de bonnes résolutions et de présenter ses voeux. Comme les principes, les résolutions, bonnes ou mauvaises, n’ont jamais été mon fort.

Quant à mes vœux, en cette année que les beaux parleurs annoncent comme la dernière de l’humanité, j’ai beau me creuser les méninges, rien ne vient hors de très formelles formules qui me fatiguent et m’ennuient. Alors, plutôt que d’ajouter mon nom à la liste de ceux qui vous l’ont souhaitée belle, je m’abstiens et réserve mes augures pour le moment où l’élan m’emportera. Non, ici et depuis quelques temps déjà, je m’interroge sur cette chose incroyable qu’on appelle la mémoire. D’où nous vient-elle, par où s’insinue- t-elle, comment et pourquoi décide- t-elle de nous quitter parfois? Qu’est-ce qui fait que cette perte nous plonge dans le désarroi? Est-ce vraiment nous qui tenons tant à nous souvenir de tout ce que nous avons vécu? Ou le Monde, ses codes, ses modes de fonctionnement, les rythmes imposés et les obligations de la vie quotidienne, les liens que nous entretenons avec les autres et le regard qu’ils portent sur nous qui nous révèlent infirme, nous endolorissent? Ces absences à notre passé sont-elles la source principale de la douleur? Culpabilisons-nous, dans les moments de conscience, de perdre nos repères? Les conséquences, tracas et tristesses que notre état induit dans la vie de nos proches viennent-ils appesantir cette sensation d’errance? De réponse, je n’ai pas. Juste la sensation, comme une conviction, qu’il me faut vivre encore plus intensément les temps présents, me dégager progressivement de ce qui parasite ou entrave mes pensées et apprivoiser cette énigmatique mémoire afin que sa perte éventuelle crée en moi et alentours le moins de désarroi possible.

«J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus très bien quel pouvait être son prénom et quel était son nom? Il s’appelait, je l’appelais, comment l’appelait-on? Pourtant, c’est fou ce que j’aimais l’appeler par son nom.» Serge Rezvani