Ihsane, de Sidi Larbi Cherkaoui

En arabe, le mot «Ihsane» évoque une certaine vision de l’islam, un idéal de bienveillance et de bonté. C’est également un prénom, celui du père du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui, qui a quitté le Maroc pour la Flandre, Un père disparu précocement, et que l’artiste recherche toujours. La disparition d’un autre Ihsane lui répond, comme en écho. Celui-ci avait 32 ans quand il a été battu à mort à la sortie d’une boîte de nuit de Liège. Ce fait divers homophobe survenu il y a douze ans avait bouleversé la Belgique, et bien au-delà.

C’est ainsi un double hommage que rend Sidi Larbi Cherkaoui, dans sa nouvelle création mondiale, à découvrir cette semaine au Grand Théâtre de Genève. Un hommage à l’endurance de la condition d’immigré·e·x, à la permanence des racines, à la cohabitation des identités queer et arabe.

Ihsane est interprété par une troupe de danseur·euse·x·s largement issu·e·x·s du Maghreb, mais aussi par des musicien·ne·x·s et chanteur·euse·x·s de cette partie du monde, comme Jasser Haj Youssef, Mohammed el Arabi Serghini, et Fadia Tomb El-Hage. Jusqu’aux costumes, conçus pour transcender les genres et les normes du vêtement traditionnel berbère par le styliste Amine Bendriouich.

Tout est réuni pour un splendide voyage en quête d’une paix intérieure. Avec Ihsane comme boussole pour dépasser le conflit, l’abandon et l’oubli.