Cycle Queer

En ce printemps des fiertés, la Cinémathèque suisse nous gâte. L’institution du Capitole offre tout un panorama de l’émergence des visibilités queer dans le septième art. De quoi servir de rappel essentiel de libertés jamais acquises, comme on le constate tristement à travers le monde en ce moment. Dans ce cycle Queer, les programmateur·ice·x·s ont par ailleurs veillé à refléter l’évolution des représentations queer dans le cinéma, à questionner les modèles d’identification, mais aussi à thématiser les déséquilibres au sein des minorités – les hommes cis, gay et blancs occupant davantage l’écran que les femmes, lesbiennes, personnes trans et racisées.

En faisant dialoguer pas moins de quarantaine d’œuvres sur presque un siècle – du Sang d’un poète de Jean Cocteau (1930) au film kényan censuré dans son pays Rafiki de Wanuri Kahiu (2018) –, il s’agit de «dessiner les contours d’une autre histoire du cinéma; l’histoire de celles et ceux qu’on a cherché à cacher et mis dans le placard; l’histoire de celles et ceux qu’on a invisibilisé·e·x·s».

On se régalera ainsi autant des classiques contemporains que sont Brokeback Mountain, d’Ang Lee (2005) ou Naissance des pieuvres, de Céline Sciamma (2007), que des indispensables coming-out movies de la fin du siècle passé, comme My Beautiful Laundrette, de Stephen Frears (1985) et Bound, de Lilly et Lana Wachowski (1996), ainsi que des fascinantes œuvres que sont Querelle, de Rainer Werner Fassbinder (1982), Scorpio Rising, de Kenneth Anger (1963) ou encore Sebastiane, de Derek Jarman et Paul Humfress (1976). Mention spéciale aux bijoux méconnus Tangerine de Sean Baker (2015), Je, tu, il, elle, de Chantal Akerman (1974) ou encore Lan Yu, de Stanley Kwan (2001).

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