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Dès le ven 17 janvier ÉVÉNEMENT PASSÉ
#Cinéma

Black Movie

Maison des arts du Grütli
Genève
 

Pour sa 26e édition, le festival genevois invite à un parcours aussi riche qu’éclectique, avec ses 114 films, dont de nombreuses œuvres traversées par des questions queer. Expo, tables rondes et conversations complètent le programme. Sans oublier les fameuses Nuits blanches.

Les choix vont être cornéliens, face à la richesse du 26e Black Movie. Le festival genevois international de films indépendants propose, du 17 au 26 janvier, 114 films, fictions et documentaires venus d’un peu partout. Soit 48 longs et 66 courts métrages, parmi lesquels 47 premières suisses, l’ensemble réparti en 11 sections. C’est Holy Electricity, film géorgien signé Tato Kotetishvili, qui fera l’ouverture. Le réalisateur met en scène deux pieds nickelés, le jeune Gonga et Bart, son cousin plus âgé, décidés à arnaquer les gogos en leur vendant des croix découvertes dans une décharge, transformées en crucifix lumineux.

Cette fable en forme de récit d’apprentissage et de nombreux autres opus forment un parcours cinématographique particulièrement éclectique, au sein d’une édition très politique dévoilée par Maria Watzlawick, la directrice artistique. Elle la présente comme un reflet de notre monde dissonant, entre libertés piétinées, montée des extrémismes et résistance faite de courage et de poésie.

Une ambiance queer traverse les sections

À l’image d’autres festivals, Black Movie s’intéresse aux thématiques LGBTQIA+, avec la projection d’une demi-douzaine de films répartis au sein de ses différents programmes. On signalera notamment, dans les Nocturnales, El Jockey de Luis Ortega, oscillant entre comédie noire et drame existentialiste. Le film est porté par l’impeccable Nahuel Perez Biscayart, acteur argentin césarisé pour 120 battements par minute. Il incarne ici un personnage androgyne et mystérieux.

Dans la section La Parole est d’or, consacrée à l’importance de dire et de dénoncer, nous avons retenu l’extraordinaire Alma Del Desierto, documentaire de la réalisatrice colombienne Mónica Taboada Tapia. Une vieille dame trans issue du peuple wayú se bat farouchement afin d’obtenir de nouveaux papiers d’identité, car elle veut voter aux élections régionales. Elle passe ainsi d’interminables heures dans les bureaux d’une administration tatillonne, dont elle ne comprend pas toutes les subtilités. L’opus est un hymne à la pugnacité qu’elle déploie pour devenir officiellement celle qu’elle a choisi d’être.

Du côté des Sensibles, volet dédié à celleux qui dérogent aux règles, le Vietnamien Truong Minh Quy raconte, dans Viêt and Nam, la fascinante histoire d’amour liant deux jeunes gens travaillant dans une mine. Ils sont partagés entre le désir de fuir leur pays et la quête de leur passé en voulant retrouver la dépouille d’un père mort à la guerre. Mêlant documentaire, onirisme et traumatismes, cette œuvre hypnotique, psychanalytique, nous emmène dans une romance queer, pimentée de chronique ouvrière et de pamphlet socio-politique.

De Gaza à Nollywood

Au-delà des thématiques queer, la section À la recherche des droits humains illustre la tragédie de Gaza à travers From Ground Zero, composé d’une vingtaine de courts métrages tournés sur place depuis octobre 2023, début de la guerre dans l’enclave palestinienne. Parallèlement à cette œuvre présélectionnée aux Oscars dans la catégorie du Meilleur film étranger. auront lieu une table ronde avec la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan (lundi 20 janvier) et une exposition photo, Kegham of Gaza: Unboxing à la Fonderie Kugler.

Dans la même section, Songs of Slow Burning Earth, d’Olha Zhurba, livre une observation rigoureuse et approfondie de l’invasion brutale de l’Ukraine par la Russie. Sur fond d’horreur et de désastre collectif, une nouvelle génération imagine l’avenir. L’Iran sera également présent à travers le documentaire My Stolen Planet de Farahnaz Sharifi, évoquant l’évolution du droit des femmes. Tout comme le Nigeria, deuxième plus grand producteur de films (derrière Bollywood et devant Hollywood): outre la projection de trois longs métrages, une table ronde (mercredi 22 janvier) permettra de découvrir Nollywood.

D’autres temps forts

Section signature du Black Movie, À suivre… propose les dernières productions de six cinéastes fétiches du festival genevois. On notera Caught by the Tides, du Chinois Jia Zhangke, en compétition à Cannes 2024, Jeunesse (Les tourments et Le retour) de son compatriote Wang Bing, vu à Locarno, ou encore By the Stream, du Sud-Coréen Hong Sangsoo.

Par ailleurs, un acteur aura droit pour une fois à son portrait. Il s’agit du Japonais Tatsuya Fuji, dont la carrière riche d’une trentaine d’œuvres, sera évoquée en cinq films, de L’Empire des sens de Nagisa Oshima (1976) à P. P. Ride de Shinji Somai (1983), en passant par Bright Future de Kiyoshi Kurosawa (2002).

Quelques mots enfin sur le Petit Black Movie, de retour avec une sélection de 35 métrages provenant de 17 pays, et invitant les enfants à réfléchir sur l’amitié, le handicap, la différence, l’expression de soi. Diverses activités liées au cinéma sont prévues, ainsi qu’un ciné-concert expérimental et poétique où musique et film sont créés en direct.

Outre les tables rondes et les conversations avec des invités, n’oublions pas les Nuits blanches, un must du festival. Son équipe a concocté six soirées au Groove pour se détendre en musique et en chansons après les après les projections. La soirée du samedi 25 janvier, accueillera le rappeur queer genevois Dibby et l’artiste Sabrina Oberlin en DJ set, sous l’égide de 360° Fever!

Edmée Cuttat

Black Movie, du 17 au 26 janvier, Maison des arts du Grütli et autres salles à Genève et environs. Infos complètes et billetterie sur blackmovie.ch

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Détails

Début :
ven 17 janvier
Fin :
dim 26 janvier
Catégorie d’Évènement:
Évènement Tags:
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Lieu

Maison des arts du Grütli
Rue du Général-Dufour 16
Genève, Genève Suisse
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