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Vieille comme la rue? La prostitution hier et aujourd’hui

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Des soirées tellement gaies

Il ne se passe plus un mois sans qu’une nouvelle soirée ne soit organisée sous le label gay. On nous prend vraiment pour des idiotes!

Pire qu’une véritable épidémie du virus Ebola, la prolifération quasi pathologique des soirées gays dans les bars, les clubs et les festivals ne fait que commencer. Des soirées pédésexuelles bien souvent quelconques, voire franchement à côté de la plaque, organisées dans des boîtes parfaitement beaufs. Mais qui donc espère-t-on attirer dans ces fêtes qui puent l’arnaque à plein nez?

Ce qui dérange le plus dans cette frénésie pro-gay insupportable, c’est bien évidemment l’impression que ce public-cible, tellement courtisé par ailleurs, ne l’est en réalité que pour des raisons purement mercantiles. Qu’on se le dise, nous ne sommes devenus rien d’autre qu’un produit de plus à vendre sur le marché, des sortes de vaches à lait phénoménales, aux tétons desquelles s’abreuvent jusqu’à plus soif les opportunistes de tous bords. Aurait-on même l’idée d’organiser une soirée straight dans une boîte homo? Où alors peut-être, dans le secret espoir de convertir de la chair fraîche! On nous rétorque que les soirées gays sont plus fun que les autres, ces oiseaux-là possédant apparemment un sens inné de la fête. Idiotes! Combien de bars et de clubs gays chiantissimes, pour un Loft electroclub bondé, ou une magnifique soirée TDK se terminant en partouze dans toute une ville?

Et pourtant nous chérissons la mixité par dessus tout. Un mélange des genres intelligent et dynamique, fait de rapprochements entre communautés de goût, à l’exemple de ce qui se produit depuis quelques années à Genève, où des clans qui se regardaient jusqu’ici en chiens de faïences, se découvrent soudain beaucoup de centres d’intérêts communs. Les organisateurs de soirées genevoises, qu’ils soient pédés, lesbiennes ou hétéros convaincus, se sont ainsi mis à échanger des artistes, des connaissances techniques et même à partager des affinités réelles, sans pour autant empiéter sur le terrain des autres. De très belles accointances sont en train de naître au bout du lac, dont le maître mot se résume à ces quelques lettres: R-E-S-P-E-C-T! A n’en point douter, ce formidable brassage portera ses fruits dans de belles et sincères collaborations, mais combien de temps encore devrons-nous souffrir quantités de soirées médiocres, comme si elles étaient calculées par un ordinateur du département marketing Migros?

Organisez donc des soirées pour pédales si ça vous chante, mais faites-le pour de bonnes raisons: tous les homos ne sont pas des moutons, et il s’en trouve même pas mal qui préféreront toujours une soirée techno bien membrée à une pâle copie de gay pride convenue d’avance.