Mystique Milou
L’esprit nourri de rêves de reconnaissance artistique, la neuchâteloise Milou Largo propulse dans les bacs un nouvel album doté d’un évident professionnalisme. Celle qui se dit volontiers «artiste commerciale» parvient à rythmer ses textes d’une pop léchée.
Le feuillet accompagnant l’album «Chercheuse d’amour» donne le ton de l’ensemble. La galerie de portraits kitsch traversés par une apparente naïveté n’est pas un choix innocent de la part de Milou Largo. «J’ai envie que les gens pénètrent mon univers un peu mystique. Et ce côté enfantin fait partie de ma personnalité. Je suis quelqu’un de très solitaire qui aime se retrouver en symbiose avec la nature», confie l’artiste neuchâteloise. Son nouveau rejeton musical mêle habilement des reprises d’anciens tubes – «T’a le look coco» notamment – et des enchaînements actuels. «Je fais de la pop influencée par des rythmiques R’n’B. Je souhaite ainsi toucher un vaste public.»
Même si elle revendique une forme de promotion savamment orchestrée, l’artiste n’en reste pas moins fragile. «Mes chansons s’apparentent à des bouteilles jetées à la mer. J’ai simplement envie d’être entendue, murmure Milou Largo. J’essaie de laisser entendre la difficulté d’être une femme. Evidemment autobiographiques, mes titres donnent à imaginer la liberté qui est mienne dans cette prison existentielle.» Si le choix d’un pseudo et ses multiples promotions en boîtes de nuit ressemblent à s’y méprendre à une démarche marketing aseptisée, l’album mérite néanmoins une écoute attentive. On y retrouve, en effet, certains passages vitaminés qui laissent augurer de prochains opus plus personnels, appuyés par un évident talent. Fabio Bonavita
«Chercheuse d’amour», de Milou Largo, Willy Lugeon Distribution.