Queersicht va secouer, émouvoir, envoûter
Pour ce cru 2025, le festival bernois du film LGBTIQ+ invite au voyage dans la diversité, en proposant une riche sélection de longs et courts métrages venus de partout. Ateliers, performances et fêtes complètent ce programme prometteur.
Espace de résistance, Queersicht, pendant bernois du genevois Everybody’s Perfect, célèbre sa 29e édition dès le 6 novembre. Avec une sélection de films mettant l’accent sur des personnes engagées, qui défendent la vie queer même dans des conditions difficiles. Le festival invite ainsi au voyage à travers la diversité, les luttes pour les droits LGBTQIA+ qui reculent, la dignité, le respect de chaque être humain. Ce cru 2025 propose une trentaine de longs métrages et encore plus de courts, explorant toutes les orientations et identités. Ils promettent des histoires venues de partout, parlant d’amour de désir, de solidarité. Mais aussi de solitude, de douleur, de colère. Le but: interpeller, secouer, emporter, émouvoir, envoûter.
Comme à Genève, on retrouvera en ouverture Lesbian Space Princess, ainsi que l’un des lauréats d’Everybody’s Perfect, Dreamers, évoquant deux femmes qui fuient ensemble le Royaume-Uni après le rejet d’une demande d’asile. Sans oublier La petite dernière, Queer Palm au dernier festival de Cannes, racontant l’éveil à l’homosexualité d’une jeune musulmane pratiquante. Mais voici d’autres titres marquants, fictions et documentaires confondus.
Satanische Sau
Le voyage tumultueux à travers la gloire, la foi et la famille du réalisateur allemand Rosa von Praunheim, confronté à des admirateurs enthousiastes, des rencontres divines, des escapades amoureuses et une figure maternelle choquée. «Je suis la truie, incarnée par mon alter ego, le brillant acteur Armin Dallapiccola. Le film est un rêve, une parodie, une farce de ma vie», dit l’auteur.
Queer as Punk
Porté par Farris Saad, homme trans et chanteur du groupe malaisien Shh… Diam!, l’opus suit sur plusieurs années le combat de cette formation queer pour exister, créer et revendiquer. Entre concerts clandestins, soutien communautaire et activisme joyeux, on assiste à une lutte collective où l’art devient outil de transformation sociale. L’œuvre est signée Yihwen Chen.
Drive Back Home
Le Canadien Michael Clowater nous ramène en 1970. Un plombier bourru du Nouveau-Brunswick se rend à Toronto pour faire libérer son frère homosexuel, emprisonné pour attentat à la pudeur. Contraints de rentrer ensemble en voiture, leurs retrouvailles tendues mettent à l’épreuve leurs liens fraternels.
My Boyfriend El fascista
Le film raconte l’histoire vraie de Matthias, cinéaste italien de gauche, et de Sadiel, militant cubain idéaliste débordant d’énergie. Désabusé par le régime communiste cubain, Sadiel voit ses convictions basculer vers la droite, contrairement à Matthias, qui s’efforce de rester fidèle à ses idéaux progressistes. Avec ce portrait intime, le réalisateur Matthias Lintner saisit l’évolution de leur relation, reflétant les bouleversements politiques et leur transformation personnelle
Odd Fish
Ce drame islandais est réalisé et écrit par Snævar Sölvi Sölvason. Dans les fjords de l’ouest, deux amis d’enfance tiennent un petit restaurant de fruits de mer, rêvant d’une ouverture annuelle. C’est alors que l’on d’eux confie à l’autre son plus grand secret: sa transidentité. Ce moment bouleverse tout, compromettant leur amitié et les amenant à repenser leurs priorités.
J’en suis, j’y reste
De son côté, la Française Marine Place propose un documentaire sur un centre queer à Lille, qui aide les personnes fuyant les persécutions homo- ou transphobes, à obtenir le droit d’asile.
Un mot sur les courts métrages dont la devise cette année est: «Plus, c’est mieux!». En effet Queersicht n’en a jamais présenté autant. Ils sont montrés dans plusieurs séances, dont l’une est dédiée à des cinéastes qui ont marqué le festival. D’autres sont intégrés dans les différents programmes des longs. Le prix Rosa Brille sera attribué au meilleur et au plus controversé.
