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Los dias afuera: Après la case prison

Los dias afuera: Après la case prison
© Eugenia Kais

En cette 15ème édition du Festival Antigel, la Comédie de Genève accueille cette semaine le spectacle Los dias afuera de Lola Arias, une pièce chantée et dansée tirée de son film Reas, portrait choral d'anciennes taulard·e·x·s d'une prison pour femmes de Buenos Aires, actuellement en salles.

Dans Reas, une des découvertes de la Berlinale 2024, la réalisatrice et metteuse en scène argentine Lola Arias nous emmenait à la rencontre d’ex-trafiquant·e·x·s de drogue, de travailleuses du sexe, de migrantes, d’activistes trans. Des femmes cis et des personnes trans, tout·e·x·s passé·e·x·s par la case prison pour femmes. Mi-documentaire, mi-comédie musicale, ce film hybride (en salles dès mercredi, lire la critique d’Edmée Cuttat) qui conjugue la dureté des parcours des protagonistes au glamour des chansons et des chorégraphies, a ensuite poursuivi sa mutation vers le théâtre.

Los dias afuera est donc une sorte de sequel de Reas. On reprend les mêmes, et on va plus loin. «Pendant le tournage du film, les actrices ont commencé à me demander ce qui allait se passer ensuite, et nous avons plaisanté en disant qu’il fallait qu’on fasse Reas II, la pièce de théâtre», explique Lola Arias, que nous n’avons pas pu interviewer, dans le dossier de presse de Reas. «La pièce porte davantage sur ce qui se passe après la prison, ce qui est laissé en suspens à la fin du film, dans la scène finale où iels parlent tout·e·x·s de leurs rêves. À quoi ressemble le retour à la maison après la prison?»

Voguing, cumbia et pop sud-américaine

Dans le film, les ex-prisonnièr·e·x·s étaient filmées dans des décors carcéraux, sans tomber dans le pathos et ce que Lola Arias appelle le «réalisme de prison»: «Notre film ne pouvait pas être une de ces séries qui stigmatisent les gens, qui font de la prison un spectacle de violence. Reas devait être quelque chose de différent. Nous voulions mettre en scène les souvenirs, les fantasmes, les désirs de ces personnes.» On retrouve donc sur scène les six protagonistes devenu·e·x·s comédien·ne·x·s dans cette vie d’après la prison. Iels chantent à nouveau, dansent et voguent sur des rythmes de cumbia et de pop sud-américaine fiévreux, racontent leur reconstruction, leur insécurité, leur peur de replonger. C’est pour cela qu’iels continuent de compter les jours, comme autrefois en prison: iels comptent les jours de liberté, pour tenir bon. La tournée internationale avec le spectacle, qui a eu sa première au Festival d’Avignon l’an dernier, les ex-taulard·e·s·x en parlent aussi, de comment celle-ci donne un nouvel élan à leurs vies et fait naître de nouveaux espoirs.

Après tant de temps passé avec cette joyeuse troupe, Lola Arias dit d’ailleurs ressentir une responsabilité vis-à-vis de ses comédien·ne·x·s, comme elle le confiait il y a quelques mois au quotidien espagnol El País. «Bien sûr, je ne suis pas responsable de tout, mais je suis responsable du fait que ce qui leur arrive avec la pièce ait une influence positive sur leur vie». C’est tout ce qu’on leur souhaite.

Los dias afuera, les 27 février (20h30), 28 février (20h) et 1er mars (19h) à la Comédie de Genève, en co-accueil avec le festival Antigel. Plus d’infos et billetterie sur comedie.ch