Comment reconnaître un hétérophobe
L’hétérophobe se tapit dans l’ombre, car il appartient à «l’axe du mal», pour mieux commettre ses forfaits à l’encontre de la société hétéronormée qu’il hait. Cet aigrefin est d’autant plus dangereux qu’il dissimule son infamie sous le masque aimable de monsieur-tout-le-monde. Et, comble du malheur, tout un chacun en compte dans ses relations.
Comment débusquer le loup dans la bergerie? Quelques détails le trahissent. Dans le cadre du travail, il éclabousse de café le portrait de famille qui trône sur le bureau de son collègue avec une science appliquée. Il prétexte à la dernière minute du travail en retard et retient sa subalterne un samedi l’obligeant à annuler le week-end à Disneyland dont elle se gargarisait depuis un mois. Dans la rue, il crache en direction des hétéros qui se tiennent par la main. Depuis sa fenêtre, il jette de l’eau de javel diluée sur les gros beaufs qui, soûls comme des porcs, entonnent des chants grivois lorsqu’ils sortent du café pourri au bas de l’immeuble. Simule une alerte à la bombe au milieu d’un concert d’Hélène Ségara et éclate de rire quand il voit une cohue de pétasses fuir la salle en se piétinant. Il expédie chaque semaine un étron à la rédaction du journal de TF1, ou balance des fumigènes roses dans les stades de football lors des matches nationaux. L’hétérophobe est un monstre à abattre.
