Parlons peu, parlons bi

Lancé au printemps dernier au sein d’Espace 360 à Genève, le Groupe Bi propose une permanence téléphonique et des réunions autour de la bisexualité. En plus, Pierre et Chantal y cultivent, l’air de rien, quelques idées subversives. En dépit de tous ceux pour qui bi = bidon

Pour Pierre, «le premier objectif du groupe, c’est de dire: on existe, y compris aux homos.» Chantal: «Il faut comprendre qu’être bi, ce n’est pas, pour une femme, être homo avec les femmes et hétéro avec les hommes. Tu aimes la choucroute ET les épinards: on va pas t’obliger à choisir, quand même!» Choucroute et épinards au même repas!? «Mais oui! pour moi la bisexualité va de pair avec la remise en cause de la monogamie. Ce n’est pas vrai que l’on tombe nécessairement amoureux d’une seule personne. Et ça, il faut le dire.» Bi ou ambivalents? Chantal: «…plutôt amphibies: vive le tout-terrain!» «Comme un hydravion, enchaîne Pierre. Ça fait peut-être pas un bon bateau, mais ça vole!» A quand un lobby bi? Chantal: «Les bi ne savent pas qu’ils sont probablement très nombreux – la majorité, qui sait? En attendant, chacun fait ses petits arrangements perso, sans oser faire vraiment bouger les choses.» Alors, les bi prennent du biceps… Pierre: «On a du monde à chaque réunion, au point de commencer à manquer de sièges. C’est la preuve qu’il y a vraiment une attente.» Chantal ajoute: «Aux réunions, les sujets s’imposent d’eux mêmes, avec une telle évidence que j’en suis parfois émue. Tout est possible, quand on parle la même langue.»

Groupe Bi de 360, tél : 079 748 65 19 A Lausanne, Infobi propose également des activités sur ce thème, tél : 021 601 46 15