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Pourvu que ça pacs!

Fribourg vote le 16 mai sur un projet de Constitution qui introduit le droit au partenariat enregistré pour les couples de même sexe. S'il est adopté, ce texte constituerait une belle réussite pour les organisations gaies-lesbiennes du canton, et plus particulièrement pour Sarigai. Mais la partie n'est pas gagnée d'avance...

«Nous serions très fiers de nous retrouver le quatrième canton à accepter le partenariat; pas sous la forme d’une simple loi, mais dans le principe constitutionnel. Ce serait là une première suisse.» Pour Gonzague Bochud, président de Sarigai, l’association gaie-lesbienne fribourgeoise, il y a dans le scrutin du 16 mai une occasion de révéler un visage dynamique et ouvert pour ce canton catholique, rural et réputé conservateur. A l’automne dernier, un premier projet de PACS concernant les couples hétéro- et homosexuels avait été rejeté par l’assemblée constituante. Celle-ci avait refusé de considérer l’égalité de traitement entre pacsés et mariés. En réponse, Sarigai et Lago, l’association LGBT de l’Uni de Fribourg, ont lancé une pétition et entamé une série de consultations avec les partis. Ils ont choisi de mettre en relief les valeurs de solidarité et de respect plutôt que la notion controversée d’égalité. En janvier, ces initiatives ont abouti à l’adoption par la constituante d’un paragraphe soulignant le droit à vivre «une autre forme de vie en commun que le mariage» avec à la clé, le droit garanti par l’Etat pour les couples homos de conclure un partenariat. Jouer tactique Aux commandes du groupe politique de Sarigai, Philippe Trinchan remarque qu’en dépit de protestations isolées, il a rencontré peu d’opposition idéologique: «Chez les Radicaux, voire chez les UDC, beaucoup semblent comprendre notre démarche, mais préfèreraient que l’on règle les choses autrement qu’avec une disposition constitutionnelle». Dans ces conditions, c’est à pas feutrés que les associations fribourgeoises abordent la bataille, de peur de focaliser la polémique. «Autant je suis favorable à un débat, autant je crois que pour l’instant, il faut jouer tactique», explique Philippe Trinchan. Cela n’empêche pas l’équipe de Sarigai d’être fin prête pour rentrer dans l’arène si nécessaire. De fait, la mobilisation de la petite communauté gaie et lesbienne locale est bien réelle: «On veut surtout que les gens aillent expliquer ce projet à leurs proches, à leur famille. Cela concerne aussi celles et ceux qui n’habitent pas le canton, mais ont de la famille ici.» Reste que si l’opposition au PACS est modeste, plusieurs points de la nouvelle Constitution sont ouvertement combattus par la vieille garde des partis de droite. En l’occurrence, l’inclusion dans le projet du principe d’assurance maternité crispe les courants libéraux et populistes, sans parler du droit de vote des étrangers. Le danger est que ces positions remettent en cause le projet dans son ensemble et avec lui, le PACS fribourgeois. Sarigai organise le 19 mai au To See Club une soirée «Black & White», lançant Fribourg dans le circuit des grandes fêtes gaies-lesbiennes du Mittelland. www.sarigai.ch