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Camille au bout du fil

Après Le sac des filles, Camille récidive avec Le fil, ainsi nommé à cause d’un si tendu d’un bout à l’autre de l’album. La note se déroule comme une pelote ouatée qu’un chat viendrait griffer avec malice…

Loin de donner le cafard, le bourdon, comme disent les mélomanes, tend à des variations vocales: tantôt sale môme qui joue à l’élastique, tantôt prise ou éprise dans sa propre toile, toujours en équilibre entre fougue et fragilité, Camille retombe toujours sur ses pattes. «On a beaucoup travaillé sur la notion de perspective, dit-elle, des illusions de perspectives, ce qui donne une espèce de mirage sonore à la fois nébuleux et architecturé.» Déjà comparée à Björk, voire aux explorations sonores de Bobby Mc Ferrin et Meredith Monk, Camille ne revendique cependant aucune source d’inspiration précise: «En faisant ce disque, explique-t-elle, je n’ai pas ressenti le besoin d’écouter ou de m’inspirer de quelque chose en particulier. Comme dit Platon, on porte la connaissance en nous, mais on a traversé le fleuve de l’Oubli…»

Naïveté surréaliste
Il suffirait donc selon Camille d’une sorte d’exploration intérieure pour que les choses nous reviennent spontanément, sans avoir à les apprendre. Pour cet album elle a voulu explorer sa voix et a finalement découvert qu’elle était, au-delà des mots, son instrument-clé. «Je me sens proche de tous ceux qui aiment les mots, ajoute-t-elle, mais ce qui m’inspire avant tout c’est l’oralité et donc la voix au sens large.» Sensible à beaucoup de choses et curieuse de toutes les formes d’art, elle cherche à morceler un peu tout. «Je suis iconoclaste!», s’exclame-t-elle tout à coup comme si le mot revêtait aussi le sens d’éclectique. Un mot pour un autre comme Janine pour Thérèse ou le chat pour le chat? Naïveté surréaliste dans un monde d’art brut. «En fait, dit-elle, c’est sur scène que je me catalyse.»
Avec Mattew Ker et Sly, une sorte de «human beat box» membre du Saïan Supa Crew, ils forment un trio minimaliste composé de percussions, piano et voix. «A trois, on peut créer un son plein, dit-elle. Bien sûr il faut réinterpréter l’album, mais les éléments sont là, l’important c’est que ça sonne!» Des interprétations, telle Ariane, Camille n’en perd pas le fil. Elle vient d’entamer la lecture d’un ouvrage de Jean-Paul Vernant sur la mythologie grecque. «Il réadapte, dit-elle, les mythes de façon moderne parce que d’après lui ils sont faits pour être racontés à chaque époque…» Et qu’est-ce que cela va vous inspirer ou plutôt qu’y a-t-il au bout du fil? «Hé bien…, il y a vous là!»

Concerts
12.05: D! Club / Lausanne
13.05: Corbak Festival / La Chaux-du-Milieu
14.05: Undertown / Genève