Journal d’une presque humaine
Acte II: Des étoiles filantes et du Père Noël.
Une poussière galactique s’enflamme au contact de l’atmosphère et vos prunelles s’animent d’un trait de lumière éphémère. Poussière d’étoile vous êtes et vos sœurs filantes vous attirent. Et vous avez raison, mais savez-vous vraiment les regarder?
Rien n’est plus simple en vérité, comme en amour! Mais chez vous, jolies tricoteuses, rien de plus compliqué. De soupirs en laments, vous cherchez votre moitié et la plupart du temps vous regardez du mauvais côté. À force de focaliser sur la forme qu’elle ou il devrait prendre pour vous plaire, vous finirez comme le héron de la fable sans la moindre crevette à vous glisser dans le bec!
L’amour, comme les étoiles filantes, ne répond pas aux critères de vos petites annonces, ni ne se calibre, ni ne se prévoit; il ne ressemble à rien de connu et vous tombe dessus au moment le plus inattendu! Apprenez donc ici à observer les étoiles filantes, pour commencer… Quant au reste, vous verrez!
Vous pouvez continuer à fixer un point précis du ciel nocturne, sans ciller, espérant que votre étoile va se glisser dans la case que vous avez cochée. Comme le dit la dame de la télé: c’est vous qui décidez! Mais à ce jeu vous risquez de manquer toutes celles qui passeront juste à côté… et d’attendre jusqu’à l’aube sans voir le bout de la queue d’une de ces furtives comètes!
Pire encore, à force de pointer votre âme dans cette unique direction, vous finirez par attirer l’attention de la première gentille de service… qui, l’air de rien et au bon moment, traversera votre champ de vision, travestie en étoile grâce au string à paillettes de sa dernière Kake-Parade, en effectuant une pirouette Bielmann pour vous impressionner. Et comme elle correspond (physiquement du moins!) à ce que vous croyez chercher, elle n’aura aucun effort à fournir pour que dans le panneau vous fonciez tête baissée! Et dans son panier, à la première brise venue, vous vous trouverez encore une fois… fort dépourvue!
Alors, détendez-vous; laissez vos fiches à la dame pipi et, dans un pré, posez-vous nonchalamment avec quelques amis, une couverture, de quoi fumer, boire et manger. Là, le regard vague, abandonné, devenez aussi vaste qu’un trou noir. Ça marche, vous verrez… car les trous noirs, ça trouble les étoiles et elles se multiplient comme par magie. Et les sens aux aguets, vous n’en louperez pas une, promis!
Nota Bene: On peut aussi, si on y croit encore, écrire une lettre à «Papa Noël quand tu descendras du ciel». Le hic, c’est qu’entre le moment où la lettre s’envole et celui où il y a des chances qu’on reçoive ce qu’on a demandé pour remplir nos petits souliers, le temps s’écoule. Et on vieillit et qui sait, on change même d’avis sur ce qu’on croit vouloir recevoir. Sans compter que le cadeau (même si on a vu l’emballage et le ruban sous le sapin) il va falloir attendre jusqu’au matin pour le déballer et ça risque de sentir… le renfermé!