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Changer de sexe? Quatre trans racontent

360° a rencontré Marine, Ken, Kevin et Stéphane. Tous ne sont pas encore opérés. Plus que d’une réalité, c’est de leurs parcours dont ils témoignent.

«Je suis née il y a quatre ans!»

Cela fait quatre ans que Marine a été opérée, mais cela fait plus longtemps qu’elle sait qu’elle est une fille. C’est ce qu’elle a découvert lors de sa thérapie. «Enfant, j’ai eu une vie normale. J’ai été élevée par ma grand-mère dès l’âge de 5 ans. J’ai vécu avec elle et mon frère en Provence jusqu’à quatorze ans. Je suis ensuite revenue m’installer à Genève, pour finir ma scolarité, puis faire un apprentissage d’électricien-auto. Après mon apprentissage, je suis restée dans la même entreprise de transport. J’ai changé de voie à l’intérieur de l’entreprise, au moment de mon changement de sexe. Je ne voulais pas faire face aux côtés machos et obtus des ouvriers.»

Les démarches qu’entreprend alors Marine ne rencontreront aucune réticence de la part de sa hiérarchie, l’entreprise ayant déjà connu un cas similaire, quinze ans auparavant. Le responsable des ressources humaines lui dira simplement: «Il s’agit de votre privée. Cela ne nous concerne en rien, du moment que votre travail est fait comme il doit l’être. C’est à vous de gérer les conflits qui pourraient survenir.» Marine travaille alors comme chauffeur et, sans annoncer officiellement le changement de sexe à venir, commence à préparer petit à petit son entourage professionnel: «Le fait que nous portions un uniforme a été un avantage. Je me suis livrée à des changements progressifs. Mes cheveux ont poussé, j’ai commencé à porter des boucles d’oreilles, puis des serre-tête. Je ne pense pas qu’il faille mettre les gens au pied du mur.» Aujourd’hui, Marine ne fait pourtant pas l’unanimité: «Il y trois types de collègues. Ceux qui ne peuvent pas me voir, ceux qui s’en foutent et ceux qui sont intrigués.» Après un accident de moto, Marine a dû changer une nouvelle fois d’affectation au sein de l’entreprise. Elle y travaille aujourd’hui dans l’administration.

Du côté de son entourage, les choses ont été plus complexes. D’abord parce qu’avant son changement de sexe, Marine a été mariée à une femme. Serge (Marine) a vingt ans quand il rencontre celle qu’il épousera. «J’avais déjà eu des petites amies, mais cela n’avait pas duré longtemps.» Lorsqu’il lui fait part du plaisir qu’il a à se travestir, il croit alors que cela tient du fétichisme: «Je ne pensais pas encore que je voulais être une femme. Je me travestissais depuis l’âge de 12 ans, sans savoir pourquoi.» Le travestissement devient une soupape de sécurité: «Lorsque je n’allais pas bien, je me travestissais, et je me sentais mieux.» Il utilise les vêtements de sa femme, mais achète aussi sa propre lingerie. Finalement, le couple décide de prendre conseil auprès d’un psychiatre. A 25 ans, Serge découvre, grâce à sa thérapie, ce qu’il ne pouvait exprimer jusqu’ici: «J’ai compris que je voulais être une femme, et j’ai pu poser un nom là-dessus, le transsexualisme. Les rapports sexuels avec ma femme ont cessé au même moment. Je voulais ressentir ce qu’elle ressentait. Nous avons alors décidé de nous séparer, après trois ans de mariage. Nous serons restés près de dix ans ensemble.» Même s’ils vivent séparés, ils continuent de se voir plusieurs fois par semaine. Sa femme va l’accompagner dans sa démarche et l’aider: «C’est avec elle que je suis sorti travesti pour la première fois. Un soir de nouvel an, elle m’a dit de me préparer et m’a emmenée dans une boîte homo. Je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui sans elle.»

«L’opération a été une véritable délivrance. Mon corps avait déjà changé grâce aux hormones que je prenais depuis de nombreux mois, mais il restait encore mon pénis. Quand il a disparu, c’était le pied!» La sexualité de Marine va pourtant encore lui réserver quelques surprises: «J’ai eu des hommes, mais (elle fait la moue) c’était pas terrible. Je n’y trouvais aucun intérêt. C’est quand je suis tombée amoureuse d’une fille que j’ai compris que j’étais lesbienne. Ça fait une sacré dose: transsexuelle et lesbienne!» Si son orientation sexuelle a mis quelques temps à se définir, aucun problème en revanche du côté «mécanique»: «Ça fonctionne extrêmement bien. Mes sensations sexuelles sont parfaites». Reste qu’un petit problème persiste, Marine n’a pas encore trouvé de gynécologue: «Je ne veux pas débarquer comme ça chez un médecin. Je préfère demander à des amies d’en parler à leurs médecins, de préparer le terrain et juger ensuite de leurs réactions.»

Quant à sa famille, elle a dans l’ensemble bien réagi à son changement d’identité: «Mes parents l’ont appris dès le début de la thérapie, parce que j’avais besoin de renseignements relatifs à ma petite enfance. Mon père l’a très mal pris et m’a interdit d’en parler à ma grand-mère. Il aura fallu attendre de revoir mon grand frère pour qu’elle l’apprenne. Enfant, j’avais des rapports conflictuels avec mon frère. Je l’avais perdu de vue pendant six ans. Lorsque je l’ai revu, en femme cette fois, il m’a dit: “Je pense qu’on se fait la bise”, et depuis nous sommes cul et chemise. C’est lui qui a préparé le terrain avec ma grand-mère. La seule personne qui m’ait tourné le dos, c’est mon père. Il m’a expliqué qu’il aurait honte de me présenter à ses amis. Je ne le vois plus depuis.»

«A dix ans, on m’appelait l’homme aux cheveux longs»

«Je paye le dernier bordereau d’impôt au nom de l’autre ce mois-ci.» L’autre, celle qui, petite, voulait faire pipi debout. C’est du moins ce que son entourage a raconté à Kevin. Ses souvenirs à lui sont plus récents: «Lorsque j’avais 10 ans, je faisais du judo. On m’appelait “l’homme aux cheveux longs”. J’étais un peu garçon manqué, même si je n’aime pas cette expression: ça fait loupé au départ. A 12 ans, je sortais avec ma grande sœur. J’avais toujours plein de choses à raconter, sauf quand arrivait le sujet des petits amis. C’est à ce moment que j’ai commencé à me poser des questions». Kevin décide alors de s’isoler et sort seul en ville, «pour être tranquille avec mon identité.» A 16 ans, par hasard, il voit une émission traitant de son cas (une fille devenant un garçon) à la télévision: «Je n’ai pas pu tout voir. J’étais trop stressé à l’idée que mes parents puissent débarquer dans la pièce.» Sa famille, il l’informera de son état après avoir entamé les démarches.

A 20 ans, Kevin sort avec une fille qui l’encourage à consulter un psychiatre. «J’étais tellement content d’avoir rencontré quelqu’un qui comprenait, que je ne voulais pas la perdre. Aussi, comme elle devait partir six semaines en vacances au Mexique, j’ai décidé de l’accompagner. Je n’avais jamais voyagé pour éviter les problèmes de douane.» Avant de partir, Kevin renforce son look de mec en se rasant le crâne: «Avec la dégaine que j’avais, je ne coupais à aucune fouille de bagage. C’est gênant, parce qu’il y a plein d’objets qu’on n’a pas envie de montrer. D’autant que la plupart des amis qui nous accompagnaient n’étaient pas au courant…» Alors qu’il fait 40° à l’ombre, Kevin se promène avec une veste et trois écharpes, même lorsqu’il se baigne. «Un jour, notre car tombe sur un groupe de guérilleros qui demandent à tout le monde de descendre: les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Alors que je voulais aller du côté des mecs, ma copine m’a dit d’arrêter mes conneries. Je suis resté à côté d’elle, jusqu’à ce qu’un militaire ne pointe sa mitraillette sur moi, m’intimant l’ordre de rejoindre les hommes. J’étais très content! Quand il a vu mon passeport, il m’a regardé deux ou trois fois, c’est tout.»

De retour de voyage, Kevin commence à consulter une psychiatre à l’unité de sexologie de l’Hôpital cantonal genevois. Il la suivra quand elle s’installera à son compte, jusqu’à ce qu’elle lui dise qu’elle ne peut rien pour lui et qu’il doit retourner à l’unité de sexologie. Kevin claque la porte et recommence avec un nouveau médecin: «Il était complétement incompétent. Il m’a assuré avoir l’habitude de ce genre de cas, alors qu’il n’en avait jamais traité. C’est finalement moi qui ai fait toutes les démarches, il s’est contenté de ne pas s’opposer. Le soutien psychologique n’était pas là.» A 25 ans, Kevin commence son traitement hormonal et subit une première intervention, l’ablation des seins. Son changement de sexe durera quatre ans, Kevin ayant fait le choix de ne pas se faire opérer d’un coup, comme c’est aujourd’hui possible: «J’avais peur de perdre trop de sang. Et puis, je n’avais pas d’assurance complémentaire pour couvrir tous les frais. Donc, je préférais échelonner les coûts. En tout, plus de 100’000 francs sont à ma charge.» Kevin a assuré le financement de son changement de sexe grâce à un prêt de son entourage. «Après la mamectomie, c’était génial. Aujourd’hui encore, je peux me regarder pendant des heures!» Il faut cependant attendre juillet dernier et la dernière opération pour que Kevin se sente définitivement libéré: «Quand je me suis réveillé, je me suis dit: “Ça y est, je peux mourir maintenant.” Non pas que j’en aie envie. Mais j’ai toujours eu peur d’avoir un accident, de me retrouver à l’hôpital et que mon corps soit manipulé. Aujourd’hui, on peut s’occuper de mon corps, de ma dépouille.»
Reste qu’il faut s’habituer à ce nouveau corps: «Les premières relations sexuelles sont parfois déstabilisantes. Après l’opération, il faut attendre que les tissus se mettent en place pour avoir des sensations. C’est une découverte. Et puis, il y a un système de pompe, c’est un peu traumatisant à cause du bruit. Au début, ça m’a énervé et fait pleurer. Il faut savoir être patient.»

Maintenant, Kevin est enfin lui-même, ou presque: «Franco-suisse, je n’ai pas encore fait mon changement d’état civil en France. Je n’ai pas fait changer mon permis de conduire d’ailleurs. C’est pratique, notamment à la douane ou lors d’infraction. Les gens sont tellement confus, qu’ils en oublient les pneus lisses ou que le contrôle anti-pollution n’a pas été fait!» Mais c’est surtout que Kevin ne veut pas oublier son parcours: «Je respecte beaucoup plus l’autre maintenant. Avant, je ne pouvais pas voir son nom sur une enveloppe. C’était la guerre. J’ai gardé mon ancien passeport, je n’arrive pas à le jeter. A 14 ans, j’avais enlevé toutes les photos de moi des albums de famille. Maintenant je n’ai plus de problème. Je n’aime simplement pas entendre son prénom dans la bouche de quelqu’un d’autre que moi: ça me fait mal à la peau.»

«L’opération se fait en une fois: tu rentres en meuf, tu ressors en pingouin»

«Aussi loin que je puisse remonter dans mes souvenirs, vers l’âge de 2 ou 3 ans, j’ai toujours su que j’étais un garçon. Ce n’est que vers la puberté que j’ai remarqué que je n’avais pas le même corps que les autres. A 14 ans, je me suis regardé dans le miroir et je me suis dit que je me ferai opérer. Je ne savais pas encore que c’était possible. Surtout, je me demandais qui allait m’écouter et me croire.» Alors, en attendant de trouver la force de parler, Ken se fait passer pour un garçon comme le héros de «Boys don’t cry», avec la complicité de son frère: «On draguait ensemble en boguet. Quand je raccompagnais une fille chez elle, je craignais toujours que ses mains touchent mes seins lorsqu’on s’étreignait.» Malgré le jeu des identités, le corps se fait fort de se rappeler à Ken: «Quand j’ai eu mes premières règles, ça a été le cauchemar. Ça m’a foutu les boules. Heureusement, je ne les ai jamais eues de façon régulière. Il a pu se passer un an entre deux périodes de menstruation.»

Sa grand-mère pensait que son côté garçon manqué disparaîtrait avec les règles. «Mon entourage a bien vu que je ne changeais pas. Quand j’avais 17 ans, ma mère est tombée sur des lettres de ma copine. On en a parlé, et on a feuilleté des magazines de mode ensemble pour que je lui montre le genre de filles que j’aimais! C’est elle qui m’a demandé si je voulais me faire opérer. Elle s’est documentée et m’a montré des papiers sur le transsexualisme.»

A 25 ans, Ken fait les premières démarches. Mais ne parvient à trouver des renseignements nulle part: de Dialogai à l’Aspasie, en passant par la Main tendue, personne ne parvient à l’aider. Finalement SOS Femmes l’oriente vers le CIFERN (centre de régulations des naissances), où le contact avec le psychiatre qu’il rencontre se passe mal. «J’ai été dégoûté pendant sept ans.» Une nouvelle tentative en 1993, avec une psychiatre de l’unité de sexologie de l’Hôpital cantonal de Genève, se solde par un autre échec: «L’aval d’un psychiatre est nécessaire pour entamer le processus. Or, celle-ci me l’a refusé, à cause de ma trop grande agressivité. Que ce soit en cas d’accord ou de refus, il y a alors un moratoire d’une année, au cours de laquelle la personne souhaitant changer de sexe fait le point, avant d’aller plus loin.»

Ken part alors dans le sud de la France, au pays des Catars. Une falaise balayée par les vents, sans âme qui vive à des kilomètres à la ronde. «Là, j’ai fait le point. C’est un endroit qui élève l’âme.» C’est là-bas qu’il rencontre Laurence*, par le biais d’amis. Elle partage aujourd’hui sa vie, dans la maison qu’ils occupent en France, près de Genève.

Encouragé par Laurence, Ken reprend les démarches: «C’est Laurence qui a tiré le nom de ma psy au pendule! Au début, j’y croyais pas.» Pourtant, cette fois, tout se passe bien. La psychiatre de Ken lui a déjà donné son accord: feu vert pour l’endocrinologue et le chirurgien. Il a commencé son traitement hormonal en juillet dernier. «Les poils poussent, la masse musculaire se développe et la voix baisse. Et la libido se développe!» Pour assurer le suivi médical vers son changement de sexe, Ken va régulièrement voir mon endocrinologue à Neuchâtel, ainsi que mon chirurgien à Lausanne: «Tout est échelonné sur un an. L’opération se fait en une fois: tu rentres en meuf, tu ressors en pingouin!» Si tout semble bien se passer pour le moment, reste le problème du coût: «Il existe une jurisprudence qui dit que même les opérations secondaires doivent être prises en charge par les assurances (ablation des poils, de la pomme d’Adam,…). Mais il faut être bien assuré, parce que la plupart des opérations se font en clinique privée.» Ken n’ayant pas de complémentaire, il devra assumer seul l’hébergement hospitalier.

Et après? Laurence a vécu avec des femmes jusqu’à ce qu’elle rencontre Ken: «Avec Ken, je n’ai pas l’impression d’être avec une femme. Même si son corps est féminin, c’est un homme. Dans notre intimité, il a un comportement tout à fait masculin. Donc, je n’ai pas l’impression qu’il va y avoir de bouleversement. Un changement, oui: il va ressembler à ce qu’il est.» Si Laurence a prévenu sa famille, Ken, lui, n’a pas jugé nécessaire d’informer son entourage: «Ma devise c’est “On est reçu selon l’habit et reconduit selon l’esprit.” On verra bien.» Quant à leur vie de couple, Ken formule quelques projets: «J’aimerais me marier, à l’église pourquoi pas. Mais reste à convaincre Laurence sur l’idée du morbac!»
Au fait, pourquoi «Ken»? «Je m’appelle Solange officiellement. Au début je me suis dit: Ange, Angelo? Finalement, comme j’adore les arts martiaux, j’ai choisi Ken. «Ken», c’est le sabre, mais aussi la montagne et l’immobilité, selon les trigrams du Yi King, l’art divinatoire chinois. Et puis, j’adore la lettre K. Sans doute parce que je suis moi-même un sacré cas!»

* Prénom fictif

«C’est trop tard pour moi. Le temps que je le fasse, j’aurais 45 ans»

Des yeux légèrement maquillés, soulignés de noir. Des cheveux longs, noirs parsemés de poivre et sel ça et là, attachés derrière la tête. Un regard qui donne une douce jeunesse à son visage. Stéphane a 34 ans. Les mains entourant sa tasse de café, comme pour les réchauffer, la voix douce, il parle bas, hésitant. «Je ne sais pas si je peux me considérer comme transsexuel», prévient-il d’emblée. Ses interrogations sur son identité sexuelle sont récentes, et, pour l’instant, il n’envisage pas de se faire opérer: «C’est trop tard pour moi. Le temps que je le fasse, j’aurais 45 ans. Je serai une vieille femme. De toute façon, l’opération coûte trop cher, je n’ai pas l’argent.» Mais là ne semble pas résider l’essentiel: «J’ai peur aussi de ce que peut donner l’opération. Je ne veux pas me découvrir en femme et regretter. Je veux que cela soit parfait, et cela demanderait un nombre d’interventions incroyables. Il faut mettre du silicone partout, etc. De toute façon, c’est trop tard pour moi.» Comme pour se convaincre, il lâche: «Et puis, je ne veux pas me retrouver à faire la pute pour payer l’opération.» Un préjugé qui a la vie dure, même chez ceux qui sont directement touchés par la question.

Stéphane a donc décidé de chercher son équilibre ailleurs. «J’ai eu plusieurs histoires avec des femmes, qui se sont soldées par un échec. Je n’aime pas le côté intrusif de la sexualité masculine. Et je me retrouvais en train de leur faire ce qu’en fait je voulais qu’on me fasse.» Stéphane s’est alors tourné vers les homosexuels. «Avec eux, je peux vivre ma sexualité féminine.» Reste que, là aussi, apparaissent certaines limites: «Ce qui leur plaît, c’est mon corps d’homme. Or, ce n’est pas ce que j’ai envie de leur offrir.» Il se tait, scrute le mur, pose les yeux sur sa tasse de café, presque intacte: «Ce que je souhaiterais aujourd’hui, c’est rencontrer un homme avec qui je puisse vivre ma féminité. Vivre dans l’intimité ce que le domaine public m’interdit. M’habiller en femme, ce genre de choses.» Un voile de pudeur s’est posé sur ses yeux. Derrière, Stéphane semble réfléchir. Il repose sa tasse de café: «Je ne sais pas si ce que je vous dis peut vous être utile.»