Genève
#exposition

Ex-eroticis: Art et fierté du livre secret

ven 26 avril - ven 31 mai
Fribourg

Queer Studies Week

lun 13 mai - ven 17 mai
Brigue

Regenbogenbombe!

sam 11 mai, 13:00
La Chaux-de-Fonds

Bang! Bang!

mer 15 mai - sam 25 mai

Un Prozac dans ma bière

Les errances pédées et noctambules d’Allegra Spirine, jet-setteuse urbaine et helvétique. Ce mois: Fribourg.

Le Festival international du film s’était achevé quelques jours auparavant, et l’on se souvenait de S., titubante à la Safe Galerie après qu’elle avait raccroché sa dernière obligation de PR à destination de l’éther audiovisuel. Protégé par une déesse callypige et multicolore, on plongeait sa fourchette dans la moitié-moitié du Gothard en soutenant mordicus à F. que le voyage de la Landwehr à Sydney était plus qu’une anecdote bancale mais bel et bien un happening révolutionnaire aux dimensions aussi inuverselles qu’ethnologiques, quand le portable, à nouveau bavard après des mois d’une silencieuse retraite, caressait nos intimes profondeurs pour nous signaler qu’Anne avait finalement récupéré son blouson Dead&Sexy chez Icon pour revendiquer sa soif de liberté en arpentant la Grand Rue, plus catholique que jamais sous ce soleil d’avril qui éclairait d’un relief culpabilisateur chaque statue à la gloire du catholicisme contrit qui faisait la marque de fabrique de Fribourg.
Lové dans un fauteuil pop du Belvédère, on apercevait la terrasse que bientôt on prendrait d’assaut le week-end, non sans une pensée émue pour Stéphane qui avait bercé septembre comme une sieste tiède et vespérale lors des fins de semaines que nous consacrions alors exclusivement à la porte de Morat. Son sourire d’adolescent canaille éblouissait encore notre regard quand on acceptait de reprendre un dernier verre avec ce bel architecte de la Basse Ville qui ne jurait que par le Petit Prince pour diriger ses pas. On citait une dernière fois la bible d’étoile, avant de se laisser transporter dans un voyage interstellaire à la vitesse de la lumière.
Telle une Barbella à jamais éloignée des affres du magma, on se laissait déposer sur le quai de gare par cet ange blond et charmeur, en se promettant de se dessiner des moutons de mensonges polis et complices, avant de regagner Lausanne en traversant une Broye aussi féérique que l’avait filmée Emmanuelle Antille pour son installation à la dernière Biennale de Venise et l’on se réjouissait de participer aux préparatifs de son prochain long métrage dans les semaines à venir.
Le protestantisme lémanique noyait dans un soleil cru et sévère les bâtiments immuables de la capitale vaudoise, qui lui donnait cet air de sommeil perpétuel, Endymion architectural et charmant, quand on se surprenait à regretter le baroque sombre et inquiétant du catholicisme à peine quitté. La jute des robes pastorales semble parfois ne pouvoir que fantasmer la débauche précieuse des confessionals chuchotants des cathédrales catholiques…
Comme une ultime obscénité dévote, on s’agenouillait devant l’autel improvisé d’une impossible divinité d’ébène dans le passage sous-gare et l’on communiait dans le silence que réclame la lithurgie des curés, avant de baiser respectueusement la bague d’un cardinal aussi miséricordieux que puissant. Amen.

TW
29-31, rue de Romont

Dernier né des bars fribourgeois. Le TW, pour Talk Wine, s’est installé au-dessus du TM, pour Talk Music, par lequel on accède au TW: grands rideaux pâles, canapés sombres, ambiances l’Affaire Thomas Crown et crus au verre.

XXème
3, Avenue de Tivoli

Quand Fribourg découvrait les années 80 finissantes au milieu des années 90. Dans le bâtiments de la Poste, au premier étage: bel espace tout en longueur.

Le Belvédère
36, Grand Rue

Incontournable indécrottable, vue pano depuis la terrasse en surplonb de la Basse Ville. Les nouveaux propriétaires ont opté pour une déco rétro-pop dont on ne saurait leur tenir rigueur, Fribourg, comme Zurich ou Genève, doit passer par sa crise d’ado wallpaperienne.

Buffet de la Gare
Gare CFF

La partie 1ère classe, uniquement, évidemment. Pour ses nappes improbables, ses habitués bilingues (ah! le bilinguisme…), sa bière blanche et son incroyable fresque. Le Buffet, c’est un peu de la Suisse des années 50 qui résiste vaillamment.

Café du Gothard
16, rue du Pont Muré

Des sculputres de Nicki de Saint Phalle, des dessins de Tinguely, des collages encadrés relatant les aventures de l’innénarable patronne (ancienne nurse des enfants Kennedy): de la visite de Joseph Deiss à l’amende de la police cantonale. Le lieu est aussi mythique qu’impossible à appréhender d’un coup d’œil. Nécessaire, indispensable, sublime, l’espace aurait mérité d’être classé plutôt que d’être contraint à la fermeture par la hargneuse municipalité. La meilleure fondue de la région.

Restaurant Manor
30, Rue de Romont

Déjeuner dans un cube de verre de plein pied planté au cœur d’un carrefour… La caf’ Manor, c’est la pyramide du Louvre fribourgeoise, version cubique et self service.