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Fidèle ou pas, telle est la question

Fidèle ou pas, telle est la question
Photo Tony O /flickr.com CC-by-2.0

Vous avez déjà trompé ou été trompé? Si «oui», alors vous faites partie de la majorité des gays, selon la récente enquête menée par le magazine «FS» auprès de ses lecteurs en Grande-Bretagne.

Quelle valeur accorde-t-on à la fidélité au sein du couple, pour autant qu’elle en soit une? Sous couvert de mensonges, trahisons et de vengeances, l’infidélité sexuelle est une recette infaillible de la presse people depuis qu’elle existe, adaptée plus tard à la téléréalité. Mais qu’en est-il dans la vraie vie des gays? Contextuellement et contrairement à nos amis hétéros dont le schéma type reste celui de la famille classique, la plupart des homosexuels vivent leurs histoires d’amour sans le joug de cette « construction sociale ». En conséquence, on pourrait croire que l’infidélité dans un couple gay est moins taboue ou dramatisée. Mais est-ce réellement le cas en dehors de l’humour entre potes au coin d’un bar?

Pour en découdre avec la question, le magazine «FS» a mené son enquête auprès d’un échantillon assez large pour représenter au mieux la population. Ils sont très exactement 961 hommes gays et bisexuels à avoir joué le jeu de la vérité, dont les résultats – édifiants – sont révélés dans l’édition du mois de février 2018 du magazine. La première question étant «où commence l’infidélité?», les participants ont établi une échelle en répondant à des critères précis (voir ci-dessous). En résumé, 79% considèrent le sexe anal comme l’ultime trahison, suivis de près par 76% considérant la fellation et 74% la masturbation mutuelle comme une infidélité. Pour 66%, embrasser c’est tromper et 18% se sentent trahis par un simple flirt en dehors de leur couple.

Les chiffres
A la question «Avez-vous déjà été trompé par un partenaire?», une grosse majorité a répondu oui sans hésiter, soit 58%. 25% ont répondu par la négative pendant que 17% ne sont pas certains. Inversement, 52%, plus de la moitié également, a avoué avoir déjà été infidèle dans une relation, contre 46% assurant le contraire et 7% «amnésiques» qui disent ne pas savoir. 45% des infidèles relatent avoir été découverts par leur partenaire officiel, la même proportion affirmant le contraire et encore, 10% d’incertains.

Une autre question intéressante de l’enquête se portant sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) révèle que 17% des infidèles en ont contracté une lors d’un écart contre 79% confirmant l’inverse et 4% qui ne savent pas. 39% disent avoir informé leur partenaire dans le premier cas, pendant que 61% préfèrent garder la MST contractée secrète, au risque de la transmettre à leur partenaire, et d’autres éventuellement. Inquiétant constat poussant à la réflexion de la transparence et l’honnêteté au sein du couple. Surtout, ce résultat démontre l’importance de passer régulièrement des tests de dépistage, au moins deux fois par année.

Des années 70 aux années 2000
L’enquête de «FS» fait écho à une autre étude réalisée par l’université de San Francisco en 1975 et en 2000 sur 6 864 individus. En comparaison aux années 70, très libres et surtout avant la tragique épidémie du SIDA survenue au début des années 80, les années 2000 montrent une nette chute de l’infidélité sexuelle chez les couples gays. 83% des hommes homosexuels et 28% des lesbiennes avouaient des aventures extraconjugales en 1975, alors que 25 ans plus tard, ils n’étaient respectivement plus que 59% et 8% dans le même cas. Entre-temps, la tentation des applications de drague et la dédramatisation généralisée – à tort – autour du virus VIH montrent que ces chiffres augmenteraient à nouveau actuellement.

Le sociologue Arnaud Lerch, co-auteur avec Sébastien Chauvin de l’ouvrage Sociologie de l’homosexualité paru en 2013 dans la collection «Repères» (éd. La Découverte), expose dans une interview au blog Rencontre Extraconjugales en 2014 que l’infidélité sexuelle des gays remontent à la nuit des temps. «Dans la Grèce Antique, l’éducation et les pratiques sexuelles se faisaient entre hommes, mais ce n’était pas le cas dans tous les pays. En France par exemple, l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1982. Jusque là, vivre cachés était donc le seul moyen de vivre son homosexualité durant des siècles, contraignant ainsi les habitudes des gays à vivre l’amour entre hommes de façon anonyme», observe-t-il. Nuançant le propos entre les couples vivant en province et dans des grandes villes, où le milieu gay est pourvu de nombreux lieux de rencontres d’une nuit (saunas, hammams, backrooms), il souligne l’importance des sites et des apps de rencontres, autant d’outils à portée de main encourageant certains à l’infidélité.

En guise d’épilogue, s’il n’y a rien de plus amoral que la moralité, retenons ici l’importance de ne pas mettre la vie de son partenaire en danger en gardant pour soi le secret d’une maladie sexuellement transmissible.

L’infidélité, selon les lecteurs de «FS», c’est…

79% sexe anal
76% fellation
74% masturbation
68% ne pas respecter les règles d’une relation ouverte
66% embrasser
62% intimité émotionnelle avec une autre personne
55% utiliser une application de drague
43% échanger des photos sexuelles
34% envoyer des messages privés
18% flirter