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Elle conjugue «casser du pédé» au féminin

Kathryn Knott, une jeune femme de 24 ans mise en cause dans le tabassage d'un couple homo, a accédé au rang de «femme la plus haïe d'Amérique».

Tristement banal, l’incident aurait pu passer inaperçu. Le 11 septembre, un couple gay était tabassé, apparemment sans raison, par un groupe d’une douzaine de personnes qui avaient croisé leur chemin dans une rue du centre de Philadelphie. Un des deux hommes avait fini à l’hôpital avec des blessures graves à la mâchoire et au visage. La police avait diffusé un avis de recherche sur la base des enregistrements de caméras de surveillance où trois individus (une femme et deux hommes) étaient désignés comme les principaux auteurs des coups.

Le groupe, des jeunes Blancs bien habillés, avait vite été identifié. Ces anciens camarades de classe d’un lycée catholique avaient posté sur le web des photos de leur réunion, passablement arrosée. Démasqués par la presse et les réseaux sociaux, les trois principaux suspects se sont finalement rendus à la police la semaine passée.

«pédales!»
Parmi eux, c’est Kathryn Knott qui focalise l’attention des médias. Il faut dire que la ravissante blonde de 24 ans n’a pas vraiment le profil du casseur de pédé lambda. Elle est la fille d’un chef de police local et travaille comme urgentiste. Et pourtant, elle a été filmée alors qu’elle hurlait «faggots!» («pédales!») au couple et donnait un coup de poing au visage de l’un d’eux.

En s’intéressant au compte Twitter de la jeune furie, les médias américains (et particulièrement la blogosphère gay) ont ouvert la boîte de Pandore. Non seulement Kathryn y distillait régulièrement des remarques et des blagues homophobes, mais elle y célébrait aussi ses cuites à répétition. Au boulot, la technicienne de salle d’opération partageait également des photos de patients agrémentés de commentaires humoristiques. Une faute professionnelle qui lui a valu d’être licenciée sur-le-champ. L’hôpital pourrait porter plainte contre son ex-employée.

Daddy’s Girl
Mieux encore: la jeune femme se vantait d’avoir obtenu de son père qu’il inflige une amende à un automobiliste après un incident routier ou qu’il lui permette de défoncer une porte au cours d’une perquisition («#lovemydad»). Pas très légal. Un autre tweet parfait son image d’enfant gâtée: «J’ai fait une surprise à mon papa. Je lui ai apporté un pack de bière et une carte de voeux au boulot. Il m’a donné 50 dollars pour sortir #favoritechild #shotsanyone?»

«La plupart des hommes gay adorent les femmes; comment ose-t-elle ne pas rendre cet amour?»

Inutile de dire que sur les réseaux sociaux et les blogs gay, les articles consacrés à Kathryn Knott sont devenus de vrais défouloirs. La fille-à-papa y est traitée de tous les noms, alors que ses deux complices de baston sont quasiment oubliés. «Il y a un sentiment inavouable», analyse Neal Broverman, du magazine gay «The Advocate», «c’est que Knott nous a trahis, nous autres gays. Elle prend parti pour la société patriarcale qui dit que les hommes gay sont dégoûtants et méritent la violence. Or la plupart des hommes gay adorent les femmes; comment ose-t-elle ne pas rendre cet amour?» Et l’éditorialiste de se risquer à trouver des circonstances atténuantes à la jeune femme: «J’espère vraiment que cette affaire la fera grandir et qu’elle comprendra pourquoi le monde lui tombe dessus. A sa manière, elle est aussi une victime: d’une mauvaise éducation parentale, de la ségrégation, de la désinformation et de la misogynie. Après cette flagellation en place publique, peut-être qu’elle aura compris.»