Bars & Clubs

Springbreakers by Cousines & Friends

Lausanne, jeu 4 avril, 23:00
Culture
#Musique

Rodrigo Cuevas

Cully, sam 6 avril, 19:30
Bars & Clubs

36 gr.

Genève, ven 26 avril, 23:00

Vitalii Sediuk, le roi de New York

En envahissant un défilé le cul à l’air, le King Streaker de la Fashion Week de New York inventait une nouvelle sorte d’entertaining sauvage, en clin d'œil au fameux entarteur des années 90. On aime!

Derrière les paillettes et le glamour, que seraient les Fashion Weeks sans leur lot de petits drames? Du 6 au 13 février, New York ouvrait les feux avec les collections automne- hiver 2014. A pas feutrés ou sur des rythmes endiablés, les shows se succédaient dans une organisation sans heurt, où, vestes jetées avec fausse négligence sur les épaules et dissimulées derrières leurs grandes lunettes noires, les personnalités des premiers rangs faisaient mine de prêt-à-bailler, comme il se doit. Le cirque allait bon train, jusqu’à cet instant historique lors du défilé de Prabal Gurung samedi 8 février. Là, pendant que les mannequins se suivaient mécaniquement avec cet air un peu hanté, un intrus à cul nu s’est invité sur le catwalk.

Simple appareil
Mesdames et Messieurs, merci de faire une ovation à King Streaker, le roi de la provocation! Trench noir – le manteau favori des exhibitionnistes – string léopard, chaussettes rouges à rayures blanches et mocassins noirs façon Michael Jackson, le trublion a déboulé en arborant fièrement sa couronne digne du Burger King. Pour le grand final, il affichait ses jolies fesses rebondies avant de se faire courser, hilare, par un gars de la sécu. L’incident aurait pu s’arrêter là. Sauf qu’au-delà de l’inévitable buzz sur Internet, le happening de King Streaker a réussi à dérider la mode en la démystifiant d’un coup. Son geste n’avait rien d’irrespectueux face à une industrie qui se prend très au sérieux. Au contraire, c’était une invitation à respirer un bon coup en rigolant un peu. On en a vu des agitateurs gagner des paris en traversant des stades de foot à poil, mais là c’était différent. Vitalii Sediuk est plutôt de la trempe de Noël Godin, l’entarteur belge des années 90. Vous vous souvenez ? Le bougre qui prenait un malin plaisir à entarter ceux qui avaient le moins d’humour, avec une nette préférence pour Bernard-Henri Levy au Festival de Cannes. Preuve de la noblesse de son acte, il avait fini par s’auto-entarter lorsqu’il avait reçu le Prix de la Dent dure en 1996.

Retour en 2014: après enquête à New York, il s’avère que l’acteur ukrainien n’en est pas à son coup d’essai. En septembre 2011, c’est lui qui avait offert un bouquet d’hortensias à Madonna lors d’une conférence de presse au Festival du Film de Venise. Pas gênée, elle avait froidement éconduit le jeune homme en posant le bouquet au sol. Elle s’était alors tournée vers son voisin pour lui dire: «Je déteste les hortensias, il ne sait certainement pas». Eh bien si, il le savait. C’est justement pour cette raison qu’il lui en a offert un bouquet. Pour épier la réaction de la star, pour voir son vrai visage se révéler à la face du monde. Il avait réussi son coup, puisque face au tollé suscité par la réaction de la chanteuse parmi les internautes, elle avait publié un petit film intitulé «Lettre d’amour aux hortensias» sur le Web, dans lequel elle s’excusait – avec beaucoup d’humour – de son comportement odieux face à un fan. Réussir à faire courber la plus grande diva du showbiz, l’acteur ne se contentait pas de la petite porte pour inventer une nouvelle sorte d’entertaining sauvage! Si pas ses fesses, on risque bien de revoir sa frimousse bientôt, mais certainement là où ne l’attend pas. On parie?