«Le temps de Bortoluzzi est révolu»

Après ses déclarations abracadabrantes sur les homos, l'élu UDC s'en est pris à la jeune garde féminine de son parti. C'en est trop, pour la direction cantonale de la formation.

Le conseiller national Toni Bortoluzzi n’avait pas déclenché les foudres de l’UDC quand il s’était lâché sur les gays et les lesbiennes suisses – des «déviants» aux «lobes cérébraux inversés». Or dans une interview à la «Berner Zeitung», voilà que le bouillant Zurichois s’est mis à dos les femmes de son propre parti. L’élu de 68 ans a confié qu’il aurait volontiers démissionné, mais seulement pour laisser la place à un politicien plus jeune, de préférence un menuisier, comme lui. S’il ne l’a pas fait, a-t-il expliqué, c’est que son siège est promis à «une femme, une avocate», a-t-il lâché dédaigneusement. «Elle n’est pas une représentante idéale pour les femmes», a-t-il ajouter sans daigner nommer l’intéressée.

La cible de la remarque: Barbara Steinemann, 38 ans, une représentante de l’aile libérale au sein du parti populiste et une membre en vue du Grand Conseil zurichois. «Dans le parti, ça fait bien longtemps qu’on ne considère plus Bortoluzzi comme une personne sensée», a-t-elle répliqué dans «20 Minuten». Alfred Heer, chef de l’UDC zurichoise, a également sanctionné le dérapage. «Bortoluzzi parle trop et se la joue solo. Son temps est révolu», a-t-il prévenu.