Lausanne
#Danse

Le cerveau mou de l’existence

mar 16 avril - dim 21 avril
Genève
#Musique

Billie Bird

ven 26 avril, 20:30
Sion

Lancement de la Pride 2024

sam 20 avril, 21:00
Lausanne
#fetish

La SeXorcisto présente Lith Li

ven 26 avril, 21:00

Questions LGBT: les candidats genevois s’expriment

A moins d'un mois des élections cantonales, les associations ont sondé les prétendants à un siège au législatif et à l'exécutif sur les dossiers chauds. Morceaux choisis.

Sur les 482 candidats au Grand Conseil et au Conseil d’Etat sollicités, 193 ont répondu à un questionnaire de la Fédération des associations LGBT genevoises (rassemblant Lestime, Dialogai, l’Association 360, Think Out et Parents d’homos) sur une plateforme internet dédiée. Cette démarche, effectuée pour la première fois au niveau genevois sur les thématiques LGBT, a permis de constater un fort consensus sur des questions concrètes actuellement en débat dans le canton. Oubli, manque d’intérêt pour les questions proposées, allergie aux questionnaires ou volonté de ne pas se profiler négativement: toujours est-il que le taux de participation est très bas dans les rangs des partis de droite. Seul un candidat PLR sur 6 a fait parvenir ses réponses; à peine plus au MCG, et 26% à l’UDC. Au PS et chez les Verts, en revanche, le taux grimpe à 77%.

«Banalisation»
Dans le détail, le principe de la prévention de l’homophobie et de la transphobie dans les milieux de l’éducation bénéficie d’un très large soutien dans tous les partis. Non sans «réserves», dont certaines ravivent le mythe que parler d’homosexualité à l’école reviendrait à «influencer» les jeunes. Ainsi Zora Masé (UDC) pense «que l’homosexualité étant très minoritaire, elle ne devrait pas être banalisée auprès des jeunes qui pourraient être influencés et franchir le pas vers l’homosexualité.»

Inscrire la non-discrimination liée à l’identité de genre dans la Constitution genevoise? Les réponses sont plus partagées, notamment au centre-droit. Plusieurs candidats, comme le Conseiller d’Etat Pierre Maudet (PLR), rappellent que les formulations des Constitutions cantonales et fédérales suffisent (même si cette dernière ne précise pas l’identité de genre ou l’orientation sexuelle comme facteur de discrimination, ndlr.) D’autres réponses sont plus curieuses: «Oui, à la condition que le voisinage ne soit pas incommodé», avance Daniel Pastore (MCG)…

Méfiance
Pour cette question comme pour les suivantes, on perçoit une méfiance à l’égard d’un péril «communautariste». A la proposition de créer un centre d’écoute pour les victimes d’homophobie et de transphobie, certains candidats renvoient à l’exigence d’une protection contre l’«hétérophobie», comme Cédric Lustenberger (MCG). La méfiance s’accroît dès qu’il s’agit d’ouvrir le porte-monnaie de l’Etat pour l’ouverture de nouveaux postes. A gauche comme à droite, on rappelle le risque de créer des doublons entre les différents services et on renvoie la balle aux associations. Mais attention: le soutien financier aux associations LGBT ne doit pas finir en«arrosage et engraissement des piques-assiettes», prévient Sébastien Ecuyer (EàG). D’autres excluent tout soutien. «L’Etat n’a pas pour vocation de financer des centres, propagandes etc. pour chaque minorité», écrit Marc Fuhrmann (UDC), en réponse à la proposition de créer un centre d’écoute pour les victimes d’homophobie et de transphobie.

Maladie
Seule question sociétale de ressort fédéral: les candidats ont été interrogés sur le projet d’autoriser l’adoption par le conjoint de même sexe de l’enfant de son partenaire, actuellement en débat à Berne. Si la majorité des candidats genevois ayant répondu expriment leur soutien au futur texte (notamment au PDC, pourtant très divisé au niveau fédéral), les réticences sont nombreuses. Chez certains prétendants, comme Jérémy Gardiol (UDC), les masques tombent: «Il faut totalement arrêter ce processus, écrit-il. Un enfant a besoin d’une mère et d’un père, et si la nature nous à crée comme cela, il faut la respecter. […] Pour régler des maladies nous mettons les personnes concernées dans des centres spécialisés pour les soigner. L’homosexualité est une maladie.» Sa réponse lui a valu un rappel à l’ordre de la présidente du parti, Céline Amaudruz. «Je ne peux pas cautionner ces propos, qui n’engagent que lui», a-t-elle déclaré dans les colonnes de «20 minutes».

» Découvrez toutes les réponses des candidats aux élections du 6 octobre sur le site de la Fédération genevoise des associations LGBT