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Union sacrée face à la Pride

Les trois principales communautés chrétiennes du Jura ont lancé un message ambigu aux gays, lesbiennes, bi et trans que le canton accueille ce samedi: mea culpa pour les discriminations, mais rejet de leurs aspirations.

Non, les représentants des Eglises jurassiennes ne viendront pas s’agenouiller en travers du parcours de la Pride romande, ce samedi, ou tenter de couvrir les discours avec des cantiques, comme l’avaient fait les intégristes à Lucerne en 2005. Catholiques, réformés et évangéliques se sont même associés hier, pour affirmer leur «ouverture» vis-à-vis des gays, lesbiennes, bis et trans attendus ce week-end dans les rues de Delémont.

«Vrai amour»
Lors d’une conférence de presse conjointe, des théologiens des trois communautés ont reconnu que leurs Eglises avaient, par le passé, émis «de jugements inappropriés» et commis des «maladresses» sur ces questions, ravivant des souffrances au sein de la population LGBT. «Nous sommes là pour accueillir les personnes qui vivent une homosexualité, une différence, et nous souhaitons les accueillir comme ils sont», a déclaré le pasteur réformé Daniel Rüfenacht. Jean-Jacques Theurillat, vicaire épiscopal, a rappelé que si les catholiques continuent à défendre le couple hétérosexuel comme le modèle fondamental de toute société, le «couple formé de deux personnes du même sexe p[ouvai]t connaître aussi un vrai amour, un authentique respect, une sincère recherche de justice.»

Présent lors de la conférence de presse, le coordinateur de la marche LGBT delémontaine, Régis Froidevaux, s’est dit ému par ce signal d’ouverture. Il s’est réjoui que le slogan de la manifestation «Echanger et changer» ait atteint son but.

«Echanger et changer»… d’orientation sexuelle
Les délégués des trois Eglises l’ont répété: elles ne sont pas opposées à la Gay Pride. Pour autant, elles ne comprennent toujours pas le pourquoi de cet événement. «Votre besoin de s’exhiber trahit une instabilité intérieure», a jugé le pasteur évangélique Gilles Bourquin. A l’évidence, pour lui, le slogan de manifestation, «Echanger et changer», s’entend plutôt comme «Echanger et changer d’orientation sexuelle». Le but de l’Eglise, a-t-il ainsi rappelé, est «d’accompagner les homosexuels à vivre une transformation avec l’aide du Saint Esprit vers l’hétérosexualité». On ne se refait pas: la maxime reste décidément valable – autant pour les homos que pour les évangéliques.

4 thoughts on “Union sacrée face à la Pride

  1. Bonjour,
    Cette rencontre des églises évangéliques, Catholique et Réformée est une excellente nouvelle en soi. Cette ouverture n’existait pas en 2003 lors de la 1e édition de la Pride à Delémont. Ceci est à souligner. Je note une petite confusion dans le nom des intervenants: daniel Rüffenach est pasteur pour une communauté évangélique et Gilles Bourquin, pour l’Eglise réformée. L’ouverture annoncée n’est pas un « oui mais » ni un oui conditionnel. Nous avons mis de côtés nos divisions et nous nous sommes rapprochés dans nos unissons. Bien sûr, cela ne masque pas les divergences de compréhensions théologiques entre chacun. Toutefois, l’Humain est un être complexe et ne s’arrête pas à sa seule orientstion sexuelle. Si d’acucun veut du changement, c’est son problème, Mais il n’est pas celui de tous. Chaque être est fait de chair et de sang. Et sous toute peau, celui qui coule est rouge. Pas de condamnation donc ni de mépris. Uniquement une ouverture à saluer, même si elle peut paraître imparfaite encore. La perfection n’est pas de ce monde ! Alors…

  2. Ne vaudrait-il pas mieux connaitre la pensée profonde des religieux sur la question de l’homosexualité plutôt que leurs beaux discours ?

  3. HibouGrandDuc,
    Où avons nous émis de beaux discours ? En tant que religieux, je suis aussi un être humain. L’Evangile est clair sur la question du prochain. S’il est vert, jaune, bleu ou rouge qu’importe ! Je n’ai donc pas de « pensées profondes » sur l’homosexualité. C’est un fait. Je fais avec. Ne suis-je pas minoritaire moi aussi avec ma pensée d’ouverture au monde, de compréhension et d’écoute ? Je ne le manifeste pas. Je ne suis pas ostentatoire. Et je reste indifférent aux critiques. Tant que je suis, j’avance sur ce même modèle immuable que la vie me donne en me permettant de rencontrer des personnes différentes. Je suis de même différent d’une masse bien pensante vis-à-vis de la Religion. Que m’importe. Je réponds présent et ne compte pas mon temps à qui le demande. Pas de beaux discours donc ni de pensées profondes sur une question qui demeure tabou dans notre société et qui évolue au gré du temps et des actions. Tant mieux !

  4. Manifester est le signe d’un désordre intérieur? Ils vont être content les Français.
    Plus sérieusement, la Gay Pride cherche à rappeler le souvenir de la répression qu’il y avait eu dans un bar gay aux USA. Ça n’a rien d’un désordre intérieur. Il n’est peut-être pas judicieux de se balader en string rose, car cela contribue à maintenir des clichés. Néanmoins, le droit de manifester est un droit fondamental, celui de la liberté d’association et de réunion. Il n’y a pas de raison qu’il ne s’applique pas aux homosexuels. Ou alors, on ne peux se revendiquer comme un Etat de droit.

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