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Yes to Porn!

Yes to Porn!

La féministe sex-positive allemande Laura Méritt a créé le PorYes Award en 2009, un prix qui récompense tous les deux ans des personnalités d’un petit monde en pleine expansion: le porno féministe.

360° – Quel est le concept du PorYes Award?
Laura Méritt – Avant tout de montrer des représentations sex-positives de la sexualité et ce en faisant fi des stéréotypes. Le but est de proposer des alternatives au porno mainstream, qui est très normé et centré sur un type de sexualité, sur la manière dont elle doit être représentée, qui édicte, qui doit jouer tel rôle et qui au final est très sexiste, raciste et catégorisante. Notre concept, c’est d’encourager la diversité, de mettre en avant des films dans lesquels il y a aussi de la communication, où différents âges, cultures, pratiques et genres sont représentés, dans lesquels le safer sex est thématisé, et surtout où tous les actrices et acteurs sont représentés comme éprouvant du désir. Un de nos critères les plus importants, c’est qu’il y ait du consentement à l’écran, que les actrices et acteurs ne fassent pas ce qui n’a pas été convenu au départ. Ce qu’on aime, d’ailleurs, c’est quand on peut voir actrices et acteurs se mettre d’accord sur ce qu’ils vont faire, même si ce n’est pas un critère en soi.

– Qui sont les nominés cette année? Quelle est la part des artistes queer dans votre sélection?
– Nous avons cinq nominé(e)s, parmi lesquel(les) la pionnière Dorrie Lane. Cette féministe lesbienne originaire de San Francisco a réalisé les premiers films d’éducation sexuelle sur l’éjaculation féminine et la masturbation. Dans ses films, on voit souvent des femmes de plus de 40 ans, ce qui était très courageux dans les années 1990. Nous avons aussi par exemple Ms Naughty, une réalisatrice australienne qui a ouvert le premier site de streaming prono destiné aux femmes dans les années 2000. Elle est hétéro mais elle vient de faire un film qui est une déclaration d’amour à la star américaine du porno queer Jiz Lee. Nous avons également Sky Deep, une activiste PoC queer américaine qui vit à Berlin depuis quelques années. Son premier film est nominé car elle a choisi un sujet très politique, l’oppression des femmes noires, et a construit une histoire à partir de ça en faisant un film de genre, un film de vampires! L’un des autres artistes que nous avons sélectionné est le performer britannique Bishop Black, qui se définit comme genderqueer et qui montre différents types de sexualité à l’écran. Il ne se force pas à se comporter de manière masculine, il peut porter des accessoires féminins par exemple, jouer différents rôles, ce que l’on voit rarement chez les acteurs masculins.

– Quelles évolutions observes-tu ces dernières années dans la société allemande et dans le monde vis-à-vis du porno?
– D’un côté, il y a une omniprésence de la pornographie dans la vie quotidienne. Je fais référence à la pornographie commerciale, dans laquelle la sexualité féminine est totalement commercialisée à des fins publicitaires. Ces images sont de plus en plus nombreuses, on arrive à saturation. D’un autre, une culture conservatrice, qui veut voir la sexualité uniquement comme un moyen de reproduction. Et au milieu, il y a de plus en plus de gens qui sont demandeurs d’informations sur la sexualité. Ils rejoignent le mouvement sex-positif et demandent à recevoir une éducation sexuelle. Contrairement à ceux qui réduisent la sexualité à sa fonction reproductrice ou à ceux qui veulent l’exploiter commercialement, la sexualité est pour nous signe de plaisir, d’envie, de conscience de soi et d’autodétermination.

PorYes Award, le 21 octobre à 20h au HAU1, Stresemannstr. 29, Berlin. www.poryes.de

One thought on “Yes to Porn!

  1. Discours d’homme d’église (ou plutôt de femme d’église) ce concept de sex-positive. Il n’a aucun rapport avec le plaisir sexuel; juste un prêche moralisateur nous dictant comment vivre dans le droit chemin. Présenter le consentement des partenaires n’a aucun sens puisque l’objectif d’un film porno est de provoquer une excitation sexuelle et non d’éduquer la population.
    Prétendre que la pornographie est dégradante est aussi une insulte pour les hommes puisque ces films s’adressent à leurs besoins sexuels qui ne sont pas les mêmes que ceux des femmes. Etant bi, j’ai déjà eu assez de rapports avec des hommes pour le savoir.
    De plus, les propos sont mensongers. Il n’y a pas de stéréotypes ou de racisme dans le porno; c’est un univers très diversifié incluant toute personne quelque soit son origine, sa couleur de peau ou son genre. Celui qui prétend le contraire n’a jamais vu de porno.
    Quant aux propos sur la nature commerciale du porno, ils s’avèrent être un prétexte pour discréditer le milieu en empruntant des discours de gauche utopiste. Le porno n’est pas plus commercial qu’une robe de mariage ou des sites de rencontre.
    Et ce porno féministe justement ? Cela fait des années qu’on en parle. Où est-il ? A chaque fois que je le cherche sur la toile je tombe uniquement sur du « porno commercial » ! Il serait peut-être temps aux féministes de passer à l’action si elles veulent convaincre les hommes de ce concept.

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