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Les arts pour célébrer les sexualités

Début mars se déroulera à Lausanne la quatrième édition de la Fête du slip: un festival artistique pour faire honneur au sexe.

«Étude genre», «féminisme», «sexualitéS», des questions souvent réservées aux amphithéâtres universitaires. «La Fête du slip se donne justement comme mission d’aborder ces thématiques parfois complexes d’une façon drôle et décomplexée», raconte Stéphane Morey, qui partage la direction de l’événement avec sa sœur, Vivianne. Du 4 au 6 mars prochains, la ville de Lausanne sera le théâtre d’une efflorescence artistique (cinéma, arts vivants, arts vivants, musique) dédiée au cul… à une culture méconnue et éclatée.

La particularité du festival, c’est sa pluridisciplinarité. «Les différents travaux des artistes sont d’ordinaire exposés séparément, les regrouper c’est permettre aux œuvres de se faire écho». À la carte, de nombreux films, tels ceux de Jan Soldat, un réalisateur de documentaire allemand d’une trentaine d’années, dont le film d’école raconte l’histoire de deux hommes vivant en colocation avec deux chiennes, compagnes à quatre pattes avec lesquelles ils prétendent entretenir une relation amoureuse. Un autre de ses documentaires parle d’une «prison volontaire», un camp de vacances particulier où des hommes se rendent pour y être incarcérés, interrogés, torturés… «Le réalisateur s’intéresse au corps, à toutes les manières d’être bien dans son corps.»

Les pratiques sexuelles différentes, une thématique chère aux organisateurs. Sur le manifeste du festival disponible sur internet, on peut lire: «Il n’y a pas de façon plus ou moins juste ou valable de pratiquer le sexe. Chacun/e choisit celle qui lui convient.» Cette année, le festival n’a pas de thème particulier, mais fait la part belle aux arts vivants, avec notamment une performance de danse, à Sévelin 36, dans laquelle une compagnie danoise explore la question de la masculinité. De la musique aussi, avec notamment Sevdaliza au Bourg, une Hollandaise et ses sonorités RnB-électro-trap. Les arts visuels également, avec de nombreuses expositions de photos et d’objets, auxquels viennent s’ajouter les performances d’artistes locaux.

Palme au porno
Ce qui a fait connaître le festival et ce qui a défrayé la chronique, c’est la compétition de films pornographiques. Un comité spécial a visionné près de 110 œuvres de 17 pays et en a sélectionné 25… Rien à voir avec Youporn: «Dans le porno classique, il y a une surenchère du visible», note le Lausannois de 28 ans. La séquentialité, l’ordre dans lequel se déroule l’acte sexuel suit également toujours le même schéma type. La sélection de la Fête du slip privilégie d’autres pratiques, d’autres esthétiques: «Les films ne se limitent pas à la nudité ou à la génitalité et dénotent une approche artistique particulière.»

Le but de cette compétition: «visibiliser des œuvres que les gens ne voient pas d’eux-mêmes», mais aussi redonner sa place au porno. «La pornographie est consommée par beaucoup de gens et plutôt que de la reléguer dans le domaine de l’impudique, on devrait se rendre compte qu’elle véhicule des valeurs culturelles, esthétiques, sociétales», complète Stéphane Morey.

L’an dernier, le festival à attiré près de 3000 personnes, un public très diversifié. On y trouve des homos, des hétéros, de jeunes hipsters, des quadras théâtraux, de vieux littéraires, etc. Cette année apparaîtra sur le programme des pastilles de couleurs qui permettent de hiérarchiser la teneur des différents moments, du plus cool au plus hot.

» La Fête du slip, du 4 au 6 mars à Lausanne. Plus d’infos sur: lafeteduslip.ch