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Les jeunes gays pas plus malheureux que les autres

A la suite de plusieurs cas de suicide, le focus est mis depuis plusieurs mois sur les discriminations subies par les ados LGBT. Or une étude américaine affirme qu'il n'existe pas de réelle différence entre jeunes homos et hétéros.

Le cadrage dominant, lorsque l’on traite des jeunes gays et lesbiennes, affirme que ces derniers éprouvent plus de difficultés que les autres et tentent à de plus nombreuses reprises de mettre fin à leur jour. Les études soutenant cette théorie se basent le plus souvent, comme le souligne un article du New York Times repris par Didier Lestrade sur Rue89, sur des populations cliniques, à savoir des personne qui ont fait des tentatives de suicide ou exprimer une grande souffrance, ce qui peut fausser les résultats et amener à des généralisations hâtives. Une autre recherche menée par la professeure Lisa Diamond de l’Université de Utah suggère à l’inverse que les jeunes gays et lesbiennes sont «tout aussi populaires et socialement connectés que les autres adolescents».

Pour tous, la principale source de stress proviendrait de «l’anxiété d’être seul en tant qu’adulte, de trouver un partenaire qui correspond à ses désirs». Pour le Docteur Diamond comme pour d’autres experts, l’effet des discriminations subies par les jeunes LGBT existent bel et bien mais leurs effets sont souvent surestimés par les médias. «Je crois que ces messages peuvent entraîner d’autres suicides, davantage de dépression et de consommation de drogue. Je suis inquiet par la contagion du suicide. Parmi ces jeunes, 10% à 15% sont fragiles et sont sensibles aux messages sur le suicide des gays», affirme le professeur Ritch C. Savin-Williams. Ce dernier souligne également que seules les études montrant des différences sont publiées, alors que celles faisant état de similitudes sont jugées moins pertinentes.

«Moins une affaire de sexalité que de non conformité du genre»
Dans son livre «The New Gay Teenager», le chercheur souligne que les jeunes hétéros, tout du moins dans le contexte américain, sont tout autant susceptibles de subir de l’intimidation (bullying en anglais, le terme utilisé par la campagne It Gets Better visant à prévenir le suicide des ados gays et lesbiennes) s’ils agissent de manière non conforme, notamment au niveau de l’identité de genre. Certaines études viennent même affirmer que les taux de suicide ne varient pas entre homosexuels et hétérosexuels. Cependant, d’autres recherches continuent à souligner les lourdes discriminations subies par les jeunes LGBT qui sont, par exemple, plus souvent punis à l’école ou par les tribunaux que les autres.

Ce que veut démontrer le Docteur Savin-Williams est que le focus sur les messages négatifs «desservent» les adolescents gays et lesbiennes. Les jeunes les plus à risque sont ceux dont les familles les rejettent. Il faut tout de même souligner que les messages diffusés par les médias sont pour le moins contradictoires: d’un côté, on donne de plus en plus l’impression aux jeunes que le coming-out est un passage «obligé»; de l’autre, on les met constamment en garde contre les multiples risques d’être ouvertement homosexuels. Une attitude quelque peu schizophrène qui fait dire à Lisa Diamond qu’il «n’y a rien de mal à garder son attirance pour les personnes de même sexe secrète pendant un petit moment» et que «les parents sont souvent souvent plus capables de gérer cette information quand leurs enfants sont un peu plus âgés». Le but de ces études, selon leurs auteurs, est avant tout de montre aux jeunes gays et lesbiennes qu’ils peuvent «être heureux tout de suite».