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Quand un parti prescrit l’outing obligatoire des jeunes LGBT

Quand un parti prescrit l’outing obligatoire des jeunes LGBT
Une gay-straight alliance à la Pride de Seattle (USA), en 2008. Photo: jglsongs/flickr CC BY 2.0

Au grand dam de leur direction, les délégués du parti conservateur de l'Alberta ont adopté une proposition visant à avertir les parents dès qu'un lycéen fréquente une «gay-straight alliance».

Le Canada passe souvent pour un pays précurseur des droits des personnes LGBT. Mais à y regarder de plus près, ces droits ne sont pas aussi enracinés qu’il n’y paraît. Ainsi dans l’Alberta, Etat rural et pétrolier de l’ouest, c’est une proposition aux relents homophobes qui enflamme les débats sur l’éducation. Le United Conservative Party (UCP), première formation d’opposition, entend inclure dans son programme électoral un élargissement du principe actuel qui veut que les parents sont avertis dès que les enfants ont des cours relatifs à la religion et à la sexualité. Pour les délégués de l’UCP, les écoles publiques devraient aussi informer les parents quand leur enfant rejoint des «activités extrascolaire de nature religieuse ou sexuelle».

La cible principale – pour ne pas dire unique – de cette initiative sont les gay-straight alliances, des groupes très dynamiques dans les écoles nord-américaines qui offrent un espace créé par et pour étudiants LGBT autour de l’acceptation de soi et de la lutte contre le harcèlement et l’homophobie. Obliger les écoles de signaler l’appartenance d’un élève à ces groupes équivaudrait à un outing forcé auprès de sa famille – avec des conséquences potentiellement dramatiques pour les jeunes. On peut parier plus généralement que cette politique signerait l’arrêt de mort des gay-straight alliances.

Tensions internes
Les délégués de l’UCP (actuellement dans l’opposition) réunis le week-end dernier ont néanmoins voté à 57% en faveur de la proposition, contre l’avis de leur leader, Jason Kenney, rapporte le site de CTV. Auparavant, l’élu Ric McIver avait tenté, en vain, de les en dissuader: «Vous savez les gars, vous pouvez bien être en désapprouver le fait d’être gay, mais c’est un fait, il y a des jeunes qui sont gay, et qui ont besoin de se sentir en sécurité. On ne peut pas outer des gosses qui sont dans un club destiné à les protéger», a-t-il plaidé. «Il n’y a rien d’anti-gay; c’est une question de liberté fondamentale donnée par Dieu», en l’occurrence celle des parents, a répliqué le pasteur Brian Coldwell.

L’affaire pourrait tourner au désastre politique pour l’UCP à l’horizon des élections de 2019. Ses critiques critiquent la mesure comme un nouvel exemple des dérives idéologiques du parti, incompatibles avec un mandat gouvernemental. En 2012, l’ancêtre de l’UCP s’était déjà déchiré sur les propos d’un de ses candidats sur son blog, qui avait promis aux homosexuels d’être jetés dans un «lac de feu» s’ils ne se repentaient pas. L’absence de sanction contre le candidat avait précipité une dégringolade du parti dans les sondages.