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Éclats de voix homophobes autour de la crise catalane

Éclats de voix homophobes autour de la crise catalane

Les LGBT espagnols s'inquiètent de voir l'extrême droite et son discours de haine gagner du terrain à la faveur du conflit qui oppose Madrid à Barcelone.

Voilà plus d’un mois – depuis le référendum contesté du 1er octobre – que la crise catalane secoue l’Espagne. A priori, l’affaire ne semble pas avoir de rapport avec les questions LGBT. Sinon que, comme le relève le site DosManzanas, les éclats de voix à caractère homophobe se font entendre çà et là dans manifestations publiques anti-indépendance.

Un de ces épisodes s’est déroulé le 27 octobre à Barcelone, devant Catalunya Ràdio. Des jeunes agitant des drapeaux espagnols ont fait le siège de la station indépendantiste, frappant les vitres aux cris de «Voilà les amis des gays». Un autre incident s’est produit jeudi dernier, alors qu’un politicien catalan ouvertement gay, Santi Vila, se présentait à la convocation de l’Audience Nationale, à Madrid. Il a été accueilli par des «maricón» («pédé») et des «traîtres», lancés par une poignée de militants nationalistes devant les caméras de télévision.

Le même jour, le journal catalan «La Vanguardia» captait une conversation entre deux policiers postés devant le bureau de la juridiction. Les fonctionnaires commentaient l’envoi en détention préventive du vice-président catalan destitué, Oriol Junqueras: «Tu vas voir comment ils vont le mettre en prison, le nounours! A quatre pattes, ça va lui remettre les yeux en place! (ndlr: en référence au strabisme de l’élu).»

Les plus vulnérables sont les plus lésés
Les trois incidents ont été dénoncés à la justice par le collectif Arcópoli, qui gère un observatoire des LGBT-phobies à Madrid. «On a enregistré d’autres incidents homophobes en relation avec le conflit en Catalogne dans diverses villes de la région madrilène, précise l’association. Dans des moments de polarisation politique et sociale comme ceux que nous vivons actuellement, ce sont les communautés les plus vulnérables qui sont les plus lésées. Ainsi dans ce cas, on utilise l’orientation sexuelle comme attaque.» La police, de son côté, a annoncé une enquête sur la discussion entre les deux policiers.

Tout en s’abstenant de prendre parti dans l’affaire catalane, DosManzanas rappelle que la crise actuelle constitue une «fenêtre d’opportunité unique» pour l’extrême droite espagnole, en veilleuse depuis la fin du régime franquiste en 1975. Si cette percée se confirme, «elle signifiera sans aucun doute la remise en cause des droits du collectif LGBT, prévient le blog LGBT espagnol. Les éclats d’homophobie que nous signalons aujourd’hui sont un signal. Les ignorer, les minimiser ou même «blanchir» l’extrême droite quand elle est dans votre camp ne peut qu’apporter des malheurs. Il appartient aux forces politiques, aux médias et aux personnalités qui soutiennent les actions du gouvernement espagnol, ainsi qu’au gouvernement lui-même, de faire l’effort [de dénoncer l’homophobie]. Et en ce moment, nous pensons qu’ils n’en font pas assez.»