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Un roman abordant la thématique gay fait scandale en Palestine

Un mandat d'arrêt a été émis contre un jeune auteur de Cisjordanie, Abbad Yahya. Son dernier polar, «Un crime à Ramallah», a été saisi par les autorités, qui l'accusent de corrompre le public.

Le romancier palestinien Abbad Yahya est dans l’impossibilité de rentrer chez lui. «Je ne sais pas quoi faire», a-t-il confié à l’AFP depuis le Qatar, où il séjourne. «Si j’y vais, je serai arrêté et si je reste ici… je ne peux resté éloigné de ma maison et de ma famille.» Un scandale a éclaté avec la parution de son dernier polar. «Un crime à Ramallah» raconte l’histoire de trois jeunes hommes confrontés à un meurtre commis dans le café où ils travaillent. Les soupçons s’orientent sur l’un d’eux, homosexuel. Bien qu’innocent, ce dernier est poursuivi, et doit s’exiler en France.

Le triste état des lieux dressé par Yahya – celui d’une société palestinienne minée par le conservatisme et l’islamisme – s’est vu confirmé par la réception hostile du livre par les autorités. Le roman a été interdit. Tous les exemplaires ont été saisis et l’éditeur arrêté. Le procureur général de Palestine, Ahmed Barak, a expliqué que le livre contenait des textes et termes à caractère sexuel qui menacent la «moralité et la pudeur publiques, et qui pourraient affecter la population, en particulier les mineurs.»

Franchi les lignes rouges
Les intellectuels locaux n’ont pas vraiment volé au secours du jeune auteur de 29 ans. Yahya «est allé trop loin, il a franchi les lignes rouges de la société palestinienne», a estimé par exemple Adel Osta, professeur de littérature à l’université An-Najah de Naplouse. Le président de l’association des écrivains palestiniens a renchéri. «C’est un roman stupide qui viole les valeurs nationales et religieuses de notre société pour flatter l’Occident et gagner des prix. Ma liberté d’écrivain s’arrête aux limites de la liberté du pays», a jugé Murad Sudani.

Néanmoins, les témoignages de soutien ont afflué sur la page Facebook de l’auteur, qui est aussi défendu par les responsables de la Culture de l’Autorité palestinienne et de l’OLP. Ceux-ci ont critiqué l’utilisation arbitraire de la censure. Les organisation de défense des droits de l’homme en Cisjordanie ont exigé l’abandon des poursuites visant l’auteur.