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Adieu et merci, Fred Phelps!

Le pasteur illuminé du Kansas, auteur des infâmes slogans «God Hates Fags» (Dieu hait les pédés), est mort jeudi. Les médias LGBT américains lui rendent un hommage paradoxal.

Il était le fondateur du «plus nauséabond et [du] plus odieux des groupuscules américains qui propagent la haine», résume l’organisation antiraciste Southern Poverty Law Centre. Le révérend Fred Phelps est décédé jeudi, a annoncé jeudi sa fille Shirley. Atteint de la maladie d’Alzheimer, il avait 84 ans. A la tête de la Westboro Baptist Church, une secte organisée autour de sa propre famille, ce pasteur du Kansas était devenu une figure marquante – voire une caricature – de l’intolérance religieuse aux Etats-Unis. Il avait acquis une célébrité nationale avec ses manifestations surréalistes, notamment en marge d’obsèques de personnes LGBT (dès les années 1980, avec l’hécatombe causée par le sida), de soldats américains morts au Moyen-Orient ou de stars du show-business. Inscrits sur des placards fluo, les slogans se déclinaient sur le mode de «Dieu hait les pédés», «Seigneur, merci pour les soldats morts» et «Va brûler en enfer»…

Formidable repoussoir
Sur les réseaux sociaux, où la mort de Phelps avait été anticipée, beaucoup ont rendu la monnaie de sa pièce au gourou homophobe en paraphrasant ses messages haineux. Les médias LGBT américains étaient plus modérés, offrant même un hommage paradoxal au pasteur de Topeka. «Nous avons perdu quelqu’un qui a fait bien plus pour la communauté LGBT que nous le réalisons», explique la militante Cathy Renna dans le Huffington Post. Elle rappelle que Phelps, en tant que formidable repoussoir, a été très utile pour la mobilisation des gays et des lesbiennes aux Etats-Unis. Il a notamment créé des occasions très télégéniques d’illustrer la lutte contre l’homophobie. «La juxtraposition du visage de Phelps et d’anges qui lui tournaient le dos et chantaient Amazing Grace a eu un impact bien au-delà de la réaction tripale de colère. Ça voulait dire: nous sommes meilleurs que lui», raconte Cathy Renna, se souvenant d’une manif de la WBC lors des obsèques du journaliste gay Randy Shilts, en 1994. Quand Phelps et ses ouailles ont commencé à perturber les obsèques de soldats tués au Moyen-Orient, ajoute-t-elle, les militants LGBT ont gagné de précieux alliés.

«Sa croisade vicieuse a fait de l’homophobie un sujet débattu au niveau national et a même inspiré une législation contre les crimes de haine et contre le fait d’infliger [à des proches en deuil] une détresse émotionnelle», résumait le site LGBT Queerty, qui a tout de même lancé l’idée d’une manifestation parodique, lors des obsèques du révérend. Il ne le mérite même pas, estime Cathy Renna: «Son héritage sera exactement à l’opposé de ce dont il avait rêvé. Plutôt que de perdre du temps à danser sur sa tombe, je pense qu’il vaut mieux prendre un moment pour se souvenir de ceux qu’il a blessés.»

Divisions
A noter que le vieux leader était en froid avec sa communauté, désormais déchirée par de profondes divisions et décrite par certains observateurs comme moribonde. L’an dernier, plusieurs membres de la famille Phelps se sont retournés contre la communauté. Dans une lettre ouverte diffusée sur internet, Megan Phelps-Roper, 27 ans, et sa sœur Grace, 19 ans, avaient présenté leurs excuses pour leur participation aux rassemblements de la WBC. Par ailleurs, un des treize enfants du pasteur, Nathan, est devenu un militant gay en vue après avoir rompu avec sa famille dans les années 1970.

2 thoughts on “Adieu et merci, Fred Phelps!

  1. Cet article est bien plus haineux que ce pasteur décédé.
    Dieu ne hait pas les pédés, mais l’homosexualité et en effet c’est l’enfer qui attend les homos qui ne se sont pas repentis.

  2. Précisément, et c’est pareil pour les noirs, les roux, et les athées, ou encore les juifs, et les communistes.
    – Et ces enfoirés de chanteurs de Folk

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