Agressé par des néonazis, Daniel est mort

Le jeune gay de 24 ans battu et torturé par quatre jeunes le 6 mars à Santiago, a succombé à ses blessures. Les associations veulent que son «martyre» serve d'électrochoc aux législateurs chiliens.

Daniel Zamudio, le jeune Chilien passé à tabac le 6 mars dans un parc de Santiago, a succombé à ses blessures ce mardi soir. L’étudiant de 24 ans, en soins intensifs depuis près de trois semaines, était en état de mort cérébrale après un accident cardiaque survenu ce week-end, selon la presse chilienne. Une veillée s’était tenue devant l’hôpital dimanche. «Force à ta faille. Tu restera dans nos souvenirs. Ta mort n’a pas été vaine.», a tweeté le Mouvement d’intégration et de libération homosexuel (Movilh), principale association LGBT chilienne, dès l’annonce de son décès.

De fait, l’émotion suscitée par l’agression n’a pas faibli dans le pays durant les semaines d’agonie de Daniel Zamudio. Le Movilh augmente la pression sur les parlementaires chiliens afin qu’ils adoptent des dispositions qui punissent concrètement les crimes motivés par la haine des homosexuels. Une loi contre la discrimination, sur le bureau du Parlement chilien depuis 2005, est bloquée par le Sénat, plus particulièrement par l’UDI (droite conservatrice au pouvoir), qui rejette l’article consacré à la diversité sexuelle. Le Movilh a demandé que ce texte soit rebaptisé «Loi Zamudio» et adopté au plus vite.

Acharnement
Désormais accusés de meurtre, les quatre suspects de l’agression, des sympathisants néonazis âgés de 19 à 25 ans, ont partiellement reconnu les faits. Les quatre jeunes hommes, déjà accusés par le passé d’agressions xénophobes, se seraient acharnés sur Daniel Zamudio à coups de bouteilles et de pierres, allant jusqu’à lui arracher une partie de l’oreille et à lui graver une croix gammée sur la poitrine.