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Ces saints qui aident à la cause

Entre fétichisme et piété de concierge, la foi du charbonnier a encore de nombreux adeptes. L'Église à travers son martyrologe, a catalogué tout ce qui, de près ou de loin, peut aider à la cause... et soulager les fidèles, ou les convertir. Petit tour d'horizon non exhaustif de ses ambassadeurs "humanitaires" d'un genre très spécial.

Gloire à la plus humble, la plus miséricordieuse, la plus pugnace: la petite fiancée de Dieu qui, depuis la Renaissance, offre des solutions aux plus désemparés. Gloire à sainte Rita! Ce petit bout de bonne femme, mariée de force au roi des goujats — qu’elle réussit à convertir – eut deux fils aussi batailleurs que leur père. Devenue veuve et après la mort de ses enfants, elle fut introduite par miracle dans le couvent où on lui refusait le voile. Saint Jean-Baptiste, saint Nicolas de Tolentino et saint Augustin, pas moins! l’ont conduite à travers les murailles de la communauté de Sainte-Marie-Madeleine à Cascia, près de chez elle, en Ombrie. Ses reliques y sont encore visibles, ainsi que le pied de vigne sec que la mère supérieure la forçait à arroser trois fois par jour. Aujourd’hui, son feuillage recouvre tout le patio du couvent. De ce fait, notre sainte est vénérée en tant que patronne des causes impossibles et désespérées.

Des chapelles lui sont consacrées dans les quartiers les plus mal famés des métropoles européennes, à la place Blanche par exemple, juste en face du Moulin Rouge. Elle est la compagne et le salut des pêcheurs, des prostituées, des travelos et des paumés de tout bord; elle est très, très, très efficace. Et pas exigeante, en plus, suffit de faire passer le mot, un peu de retape pour ses divins services, histoire que ça vous inspire un chouia de piété. Signes distinctifs: elle porte l’habit de religieuse, un stigmate au front (une épine tombée de la couronne du Christ ) et serre un crucifix contre sa poitrine. Bonne fille, elle a commencé par soulager les gens de son village, les pèlerins passant par Cascia puis la jeune Italie. Béatifiée en 1628 par Urbain VIII sur les instances de la nièce de ce dernier, elle ne sera canonisée qu’en 1900 par Léon XIII. La sainte est fêtée le 24 mai, parmi les roses en fleurs et les premières chaleurs, préparez vos vœux, c’est pour bientôt.

Les martyres antiques ont le chic d’exhiber des supplices très SM, c’est le cas entre autres, de sainte Agathe, une sicilienne qui refusa son mariage avec un consulaire au nom de sa foi. Elle eut les seins coupés puis, jetée en prison, fut guérie par saint Pierre (par imposition des mains?) mais mourut tout de même. Implorée à Catane, elle aurait réfréné plusieurs éruptions de l’Etna. Sainte patronne des nourrices, des bijoutiers et des fondeurs de cloches, elle doit être invoquée contre les maux de seins et les incendies. Dans l’imagerie religieuse, il est facile de la reconnaître: elle porte une belle paire sur un plateau et des ciseaux dans l’autre main. Si ce sont des yeux, vous avez affaire à sainte Lucie. A peu près la même période, la même région, vraisemblablement les mêmes causes au martyre et il faut la prier contre les maux d’yeux. Contre les caries et autres névralgies, voyez avec sainte Apolline, vieille diaconesse d’Alexandrie du troisième siècle, à qui l’on a cassé les dents avant qu’elle ne se jette dans le bûcher. Elle aurait aussi des vertus contre les incendies.

L’Église, en bonne organisatrice, a su rapidement travailler l’événementiel de façon homogène. Il existe donc une quinzaine de saints dévolus au soulagement de maux médiévaux (folie, mauvais esprits, accouchements foireux et autres). Leur culte, du fait d’une certaine désuétude, est devenu local. Les textes d’époque, du reste, ne donnent plus qu’à lire des légendes abracadabrantes. Ç’aurait été dommage de perdre toute cette sainteté, on a donc fait un petit paquet sous l’étiquette « saints Auxiliateurs », à prier le 8 août. Pour calmer les fous, s’adresser plus particulièrement à saint Gilles, fêté le 1er septembre. En substance, à chacun son icône, son patron protecteur et sa niche. Que vous soyez bottier en rupture de clous, bourgeois de Cucugnan ou podagre, il y a le saint qu’il vous faut. Trois exemples pour conclure. Pour les distraits, les oublieux en tout genre, ceux qui égarent clef, porte-monnaie et précieux souvenirs de famille, il vous faut priez Antoine de Padoue. Ce saint a gagné sa spécialité en retrouvant miraculeusement un manuscrit dérobé dans une grotte de Brive-la-Gaillarde où il se retira,. Vous pouvez aussi le priez pour tout type de problème, il est de notoriété populaire qu’il est un bon intercesseur.

Les cités, les pays, ou autres types d’entités géographiques disposent souvent d’un saint protecteur. A tout hasard, choisissons Paris, la ville de vos nuits de folie, de vos escapades « marécageuses » sous prétexte culturel (tiens, je croyais que l’expo’ que tu allais voir se trouvait au Grand Palais, pas à l’IDM!) est placée sous la garde de sainte Geneviève (3 janvier) qui, par ses prières, éloigna Attila de la capitale. Par contre, elle ouvrit tout grand les portes à Clovis baptisé. Quant à moi, tout naturellement, je me tourne vers l’exquis, le doucereux, le sirupeux François de Sales, saint patron des écrivains et des journalistes. Il est connu pour son best-seller, « Introduction à la vie dévote ». Premier évêque exilé de Genève, fêté le 24 janvier, il a, derrière chez « Brigitte », une chapelle qui lui est dédiée. Passez donc y faire une prière, le Seigneur soit avec vous, et avec votre esprit.