Genève
#Musique

Gaye Su Akyol

sam 18 mai, 20:30
Genève

36 gr.

ven 26 avril, 23:00
La Chaux-de-Fonds

Bang! Bang!

mer 15 mai - sam 25 mai
Lausanne

Guinguette Queer

dim 5 mai, 15:00

De l’ascension d’un sex-symbol à midinettes au déclin d’une icône gay

L'année 2016 n'en avait pas fini de faucher les popstars. Hier, c'est l'icône des années 1980 et 1990 George Michael qui a quitté la scène à 53 ans.

C’est encore un morceau des queer eighties qui s’en va. George Michael est mort hier, le jour de Noël. Selon son agent, le chanteur a succombé à une crise cardiaque dans son lit. Il avait seulement 53 ans, et derrière lui une carrière qui l’avait porté au zénith de la pop internationale.

Britannique d’origine chypriote, Georgios Kyriacos Panayiotou, son vrai nom, s’était fait connaître au début des années 1980. Au sein du duo Wham!, il avait signé une série de tubes sucrés à outrance: «Club Tropicana», «Last Christmas», «Everything She Wants». Ses dents éclatantes, son brushing oxygéné et son t-shirt XXXL «Choose Life» avaient fait de lui un sex-symbol pour midinettes dès «Wake Me Up Before You Go-Go». Peu après, il avait sorti la ballade «Careless Whisper», hit stratosphérique où l’artiste solo s’était imposé comme compositeur au redoutable talent. Après les excès kitsch de Wham, les albums «Faith» et «Listen Without Prejudice», au tournant des années 1980 et 1990, avaient achevé de l’élever au rang de génie pop.

Outing humiliant
Très vite repéré et célébré comme gay par ses fans (même si officiellement, il est alors bi), George Michael mettra du temps à évoquer ouvertement son orientation sexuelle. Ce n’est qu’en 1998 qu’il le fera, après une humiliante arrestation dans les tasses de Beverly Hills, où il est piégé par un agent de police, et amendé pour attentat à la pudeur. «Outside» viendra signer un pied de nez à cette mésaventure. Mais cet ultime tube marquera aussi la fin brutale de ses succès commerciaux – comme si cet épisode trivial avait cassé quelque chose dans sa carrière ou dans son image.

Ainsi, ces quinze dernières années ont été émaillées d’échecs musicaux retentissants, de nouvelles inquiétantes sur son état de santé et de faits divers touchant à sa consommation de drogue et alcool. Il a notamment purgé quatre semaines de prison en 2010 au Royaume-Uni pour conduite sous l’influence de drogue. En 2011, il avait confié qu’en tant que star ouvertement gay, il se sentait coupable auprès d’une génération qui le regardait comme un exemple. «Je m’en veux de m’abaisser. Je pense que je laisse tomber les jeunes gays. Mon comportement a amené ces gamins à subir des insultes homophobes, qui sont encore légales dans ce pays.»

Récemment encore, George Michael était toutefois resté fidèles à ses engagements, notamment dans la lutte contre le VIH et pour les droits humains. Il avait aussi, dans les années 2000, rejoint la lutte pour les droits des LGBT des deux côtés de l’Atlantique.