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Il y a 50 ans, les homos défilaient en complet-cravate

L'Amérique célèbre le demi-siècle du premier rassemblement gay et lesbien devant la Maison-Blanche, en pleine époque du maccarthysme et des luttes pour les droits civiques.

Les événements de Stonewall, en juin 1969 à New York, symbolisent le début du mouvement gay et lesbien moderne. Mais s’il fallait trouver un précurseur à cet élan public de revendications, on pourrait le dénicher quatre ans plus tôt. La première manif homosexuelle date en effet du 17 avril 1965. Ce jour-là, à Washington, une quinzaine d’hommes et de femmes avaient le culot de brandir sous les fenêtres de la Maison-Blanche des slogans tels que «Les homosexuels aussi sont des citoyens américains». Le président d’alors, Lyndon Johnson, aurait été indigné par ce rassemblement.

Le contexte de l’époque était marqué par le maccarthysme. Les hommes et les femmes dont l’homosexualité était notoire avaient été licenciés en masse des services de l’Etat américain. On reprochait à ces «pervers» d’être vulnérables à un hypothétique chantage par des agents communistes. C’est sous ce prétexte que Frank Kameny, un astronome, avait été viré des services cartographiques de l’armée, quelques années plus tôt.

A visage découvert
Après avoir tenté – en vain – de contester son licenciement devant les tribunaux, Kameny était devenu l’un des animateurs de la Mattachine Society à Washington. Cette organisation semi-clandestine fut l’une des premières au monde à faire défiler des homosexuels à visage découvert. Outre la réintégration des homosexuels dans l’administration, elle exigeait la dépénalisation de l’homosexualité et sa suppression du registre des maladies mentales.

«Si on se bat pour être employés, on doit avoir l’air employables»

Pour la manif de la Maison-Blanche, Kameny avait briefé ses militants. Eva Freund était parmi eux: «On devait s’habiller comme il faut. Les mecs en complet cravate et les femmes en jupe ou en robe. Kameny disait: Si on se bat pour être employés, on doit avoir l’air employables.» Le rassemblement, surveillé par la police et filmé par des individus non identifiés, a duré une petite heure, sous le regard médusé de quelques passants et touristes. «Il y a eu un ou deux ricanements, plus par confusion que par préjugés», a raconté Jack Nichols, un autre participant. Comme les émeutes de Greenwich Village le seront en 1969, la marche des militants de la Mattachine Society sera passée sous silence par les médias de l’époque.

Docu de 2013 sur la Mattachine Society (en anglais):