Dans l’univers impitoyable des champs de coton

La Geneva English Drama Society présente «The Little Foxes»: une pièce délicieusement féroce sur le débarquement du capitalisme sauvage dans le Sud des Etats-Unis. A voir en anglais cette semaine.

L’intégrale de Dallas ou de Dynasty en accéléré – sans les épaulettes et les coupes peroxydées des années 1980. En 1900, à l’époque des chignons, des chapeaux et des corsages, la soif de pouvoir, la convoitise et l’ambition sont déjà aigiuisés, dans le Sud profond des Etats-Unis. C’est le décor de «The Little Foxes». Monté en version originale par la troupe de la Geneva English Drama Society (GEDS), ce classique du théâtre américain met en scène une famille de propriétaires de l’Alabama. Passablement esquintés par la Guerre de Sécession, ils cherchent un nouveau souffle pour leur exploitation de coton: une fabrique! Seulement, pour la bâtir, il leur faut investir beaucoup d’argent. Regina, la fille de la famille, y voit l’occasion de sa vie. Elle tente d’imposer à ses frères, Benjamin et Oscar, sa participation dans le projet. Elle est prête à tout, à commencer par capter le magot de son mari infirme, Horace. Et ses frères et neveux ne sont pas en reste, si bien que cette fabrique à faire des millions – aux dépens des travailleurs noirs – se transformera bientôt en un machine à broyer toute la famille.

Tableau imitoyable aux dialogues féroces, la pièce de Lillian Hellman balance entre rire (jaune) et tragédie pour raconter une histoire du capitalisme et de l’exploitation. Une période charnière qui ne laissera personne indemne.

«The Little Foxes», de Lillian Hellman, mise en scène: Charles Slovenski. Du mardi 12 au samedi 16 novembre, 20h (samedi 19h), Théâtre de Terre-Sainte, Route de Jura, Coppet (VD). Réservations: theatreinenglish.ch